A partir de samedi, outre l'Ile-de-France, le couvre-feu s'appliquera de 21h à 6h à Rouen, Grenoble, Lille, Lyon, Aix-Marseille, Montpellier, Saint-Etienne et Toulouse.
Hier soir (mercredi 14 octobre 2020) Emmanuel Macron a décrété un couvre-feu total à Paris et dans sa région, "où le virus circule très activement", ainsi que dans les métropoles de Lille, Grenoble, Lyon, Aix-Marseille, Montpellier, Rouen, Toulouse et Saint-Etienne.
Ces villes, qui concentrent 20 millions d'habitants, sont les plus touchées par la reprise de l'épidémie depuis la rentrée et le gouvernement prévoit d'étendre la mesure jusqu'au 1er décembre si le Parlement l'autorisait.
Nous sommes dans une situation qui est préoccupante et qui justifie que nous ne soyons ni inactifs, ni dans la panique"
Afin de réussir à baisser le nombre de contaminations "par jour de 20.000 (actuellement) à 3.000 ou 5.000", "nous devons prendre des mesures plus strictes" que celles prises ces derniers mois, a affirmé le chef de l'Etat.
Premières réactions
Au lendemain de l'annonce de la mise en place d'un couvre-feu à 21h, parmi les premières réactions recueillies dans les rues du centre-ville de Rouen, le sentiment d''incompréhension domine :Nous, ça nous handicape pleinement : c’est-à-dire pour que le service du soir ça va être restreint au maximum !
Donc, pour nous, c'est une perte considérable de chiffre d'affaires…"
On a des systèmes de ventilation qui sont extrêmement importants. On a les protocoles sanitaires, les masques, le gel hydro-alcoolique, la sécurité humaine et vidéo : c'est pour ça qu'on est dans l'incompréhension totale !
Nous, chez nous, ils sont en sécurité.
Chez eux, non. "
"Une terrible nouvelle"
Dans un communiqué, Nicolas Mayer-Rossignol, maire de Rouen et président de la Métropole-Rouen-Normandie a réagi aux annonces du président de la République :"C’est une terrible nouvelle. Je pense aux familles des victimes et des patients COVID ; à tous nos personnels de santé, exemplaires de courage face à une situation sanitaire qui continue de se dégrader. Je pense aussi à toutes celles et ceux dont les vies, déjà si dures, vont être bouleversées par ces nouvelles restrictions : les cafés, bars, restaurants, commerces de proximité ; celles et ceux qui travaillent dans le monde de l’événementiel, du tourisme, de la culture, du sport…
Le coup est plus que rude."
"Il faudra un jour faire le bilan de cette période et des choix politiques, en se posant une question simple : comment a-t-on pu en arriver là ? Mais l’heure n’est pas au bilan. L’heure est au combat contre le virus, à la cohésion républicaine, à l’action. Il y a l’Etat, il y a les territoires. Les élus locaux doivent aussi prendre leurs responsabilités ; je prends les miennes."#Coronavirus : Le Président de la République l’a annoncé : Rouen fait partie des 8 métropoles, hors Ile-de-France- où un couvre-feu sera instauré dès samedi.
— Nicolas Mayer-Rossignol (@NicolasMayerNMR) October 15, 2020
--> Communiqué de Nicolas MAYER-ROSSIGNOL pic.twitter.com/5CrQ51OdBO
D’abord en exprimant avec force un message simple :
Les territoires les plus durement frappés doivent être les plus fortement aidés.
Si Rouen et son agglomération sont parmi les 8 territoires les plus sévèrement concernés par les nouvelles restrictions, alors
Rouen et son agglomération doivent faire partie des 8 territoires les plus massivement soutenus par l’Etat."
Des précisions ce jeudi après-midi
Le Premier ministre, Jean Castex, accompagné des ministres de la Santé, Olivier Véran, de l'Intérieur, Gérald Darmanin, de l'Economie, Bruno Le Maire, et du Travail, Elisabeth Borne, doivent détailler ces nouvelles mesures lors d'une conférence de presse à 14H00.Amendes ert dérogations
Comme pendant le confinement du printemps dernier, des amendes de 135 euros seront dressées en cas de non respect du couvre-feu et des dérogations seront accordées, par exemple pour ceux qui "rentrent du travail après 21H00, ou qui travaillent de nuit", a indiqué le président de la République.En revanche, il n'y aura ni restrictions de transport lors du couvre-feu, ni de limites de déplacements entre les régions, a-t-il précisé, en ajoutant que ces mesures n'empêcheront pas les gens de partir en vacances de la Toussaint qui débutent vendredi soir.
La foire Saint-Romain de Rouen maintenue ?
Alors que l'édition 2020 de la plus grande fête foraine de province était déjà bouleversée par les mesures imposées par la préfecture, notamment la limitation à mille personnes présentes en même temps, l'annonce d'un couvre-feu à 21h risque de provoquer la remise en cause de la foire.Interrogé à ce sujet ce matin en direct sur l'antenne de la radio France Bleu Normandie, Nicolas Mayer-Rossignol, maire de Rouen et président de la métropole, en qualifiant ce couvre-feu de "désastre pour le territoire", n'a pas exclu une annulation de la foire. Une décision, a-t-il ajouté, qui dépend de l'Etat et qui doit être étudiée dans les prochains jours avec la préfecture.
Annulation et soutien financier de l'Etat ?
En fin de matinée, dans un communiqué, Nicolas Mayer-Rossignol a évoqué plus en détail le cas de la "Saint-Romain" :"A propos de la Foire Saint-Romain : nous allons voir dans les tout prochains jours ce qui est effectivement décidé par le Gouvernement, et ce qu’implique précisément le couvre-feu. En tout état de cause les mesures de restriction doivent être appliquées de façon rigoureuse et cohérente, pour tous les acteurs et sur l’ensemble du territoire concerné."
"Il est possible, probable même, que ces mesures rendent la tenue de la Foire Saint-Romain inenvisageable, au plan sanitaire comme au plan économique".
"C’est pourquoi je demande au Gouvernement d’apporter une aide financière spécifique aux Forains, comme pour les autres commerçants durement éprouvés par la crise sanitaire."
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