Après le secteur de l'événementiel lundi dernier, les patrons de discothèques ont décidé de se faire entendre à Caen après 7 mois sans revenus, avec le soutien des Bretons. Une opération escargot est prévue ce jeudi matin sur le périphérique.
Le périphérique Ouest au ralenti à 8H
Une cinquantaine de véhicules participent à cette manifestation : "7 mois de fermeture et sans revenus", disent les banderoles. Vers 7H45-8Heures, ce jeudi 15 octobre 2020, les conditions de circulation étaient très difficiles entre le viaduc et la sortie 6 vallée des jardins et celle de Louvigny-Centre ville. L'opération escargot venant se rajouter à une circulation normalement dense dans ce secteur à cette heure-ci.
Ils demandent un rendez-vous
"On est oubliés par les médias nationaux, on veut continuer à faire parler de nous : on n'est pas morts, on se battra jusqu'au bout." Les patrons de discothèque ont en mémoire l'exemple des bars et restaurants marseillais qui sont rapidement montés au créneau après le passage de leur ville en zone d'alerte maximale. "En 48 heures, ils ont été reçus par le Premier ministre. Nous, en sept mois, on a toujours pas rencontré Castex", s'indigne Xavier Blanchet, le président du Syndicat des discothèques et des lieux de loisirs (SNDLL) en Normandie. Alors, ce jeudi 15 octobre, avec le renfort de plusieurs de leurs collègues bretons, les patrons de boite de nuit manifesteront, à partir de 7 h 30, sur le périphérique de Caen.
"On est tous d'accord sur le fait qu'il y a un gros problème de santé. Si on doit fermer, aucun souci. Mais il faut qu'on nous aide." Fermées depuis maintenant sept mois, les discothèques sont condamnées à le rester au moins jusqu'au mois d'avril, la date fixée par la loi prolongeant le régime transitoire de l'état d'urgence sanitaire. D'ici là, le secteur n'a que très peu de visibilité. Un décret accordant une aide à hauteur de 15 000 euros par mois pour couvrir les charges des établissements sur juin, juillet et août n'a été signé que très récemment. La mesure devait être étendue jusqu'en novembre. "Rien n'est acté, rien n'est signé. On veut que ce soit sûr que l'Etat nous aide dans les mêmes conditions", déplore Xavier Blanchet. Et d'autres sujets n'ont pas encore été abordés.
"On court à la catastrophe dans quelques mois"
"La question des salaires des gérants n'est pas prise en compte", explique le président du SNDLL en Normandie, "Je connais des patrons de boites de nuit qui sont obligés de vendre des biens personnels pour pouvoir continuer à payer. Ils ont des familles, des crédits." Autre sujet épineux : les congés payés. "Nos salariés qui sont en chômage partiel cumulent des congés payés. Comment va-t-on faire à la réouverture quand ils auront un an de congés à poser ?" Si aujourd'hui la crise semble, pour le moment, n'avoir fait aucune victime dans ce secteur en Normandie, Xavier Blanchet prédit que "cette épidémie fera beaucoup de mal à beaucoup de personnes. On court à la catastrophe dans quelques mois."Ce mardi, ce sont les Normands qui sont venus soutenir leurs collègues bretons et des Pays de Loire sur l'opération escargot organisée à Rennes. Une centaine de patrons de discothèque ont manifesté sur le périphérique de la capitale bretonne. A Caen, le secteur de l'événementiel, lui aussi frappé de plein fouet par la crise, a bloqué durant quelques heures, dans un concert de klaxons, une petite partie du centre-ville ce lundi.