Crise énergétique : Olivier Véran s'est rendu vendredi dans une entreprise de Seine-Maritime où les futures aides de l'Etat sont "indispensables"

Le porte-parole du gouvernement Olivier Véran s'est rendu dans l'entreprise Erem, à Sotteville-lès-Rouen, en Seine-Maritime, vendredi 28 octobre. Dans cette entreprise de mécanique industrielle, l'annonce de deux dispositifs d'aide pour face à l'explosion des factures d'énergie est bienvenue.

Le gouvernement a annoncé plusieurs mesures jeudi 27 octobre afin d'aider les entreprises et les collectivités à faire face à la hausse des prix de l'énergie, avec une enveloppe totale de près de 12 milliards d'euros. L'Etat va notamment prendre en charge une partie de leur facture d'électricité 2023 et "simplifier et amplifier les aides ciblées, déjà en vigueur pour les entreprises".

En Normandie, les secteurs les plus touchés par la hausse des prix de l'énergie sont l'industrie, l'alimentation, la chimie, la métallurgie ou encore les entreprises de transformation. Vendredi 28 octobre, Olivier Véran, le porte-parole du gouvernement s'est rendu dans l'entreprise Erem, spécialisée en mécanique industrielle et mécano-soudure, et située à Sotteville-lès-Rouen, en Seine-Maritime. Erem s'attend à voir sa facture d'électricité être multipliée par cinq l'année prochaine, une hausse "ingérable" pour sa dirigeante Florence Giuliani, soulagée de l'arrivée des aides promises par Elisabeth Borne.  

Une facture d'électricité qui passe de 60 000 à 290 000 euros 

"En matière de facture d'électricité, notre facture tourne autour de 60 000 euros. Du fait de la hausse des prix, sans aides, nous serions à 290 000 euros de facture d'électricité, ce qui n'est pas absorbable pour nous et qu'on ne peut pas répercuter sur nos clients, ni sur nos résultats", explique Florence Giuliani. 

Alors les annonces du gouvernement de la veille sont une bonne nouvelle pour cette entreprise très énergivore dont les machines fonctionnent à l'électricité. "Ces aides sont indispensables. Elles sont bienvenues car elles vont nous permettre de passer cette crise énergétique en espérant que les prix soient plus stables à l'avenir", espère la dirigeante d'Erem. "Sans ces aides, nous aurions dégradé notre procédé de fabrication en travaillant en heures creuses et en décalant les postes la nuit", constate-t-elle.

"On s'adresse aux entreprises comme celle-ci, où je suis allé, à qui il reste trois mois avant de signer un autre contrat [d'électricité, ndlr]. Ce qu'on leur dit d'abord c'est 'ne signez pas tout de suite des contrats avec des prix d'énergie exorbitants, on arrive'. Et ces entreprises voient qu'on arrive aujourd'hui avec des solutions", a déclaré Olivier Véran lors de sa visite. 

Mais ces aides, Maxime Pelfresne, tourneur sur commande numérique depuis plus de neuf ans chez Erem, les voit surtout comme "des pansements". "Ça va aider sur le coup mais [...] ce n'est pas en développant des fonds à titre exceptionnel que ça va régler le problème de fonds de l'énergie", estime-t-il, dubitatif.

Un allégement pouvant atteindre environ 120 euros par MWh

Le premier dispositif entrera en vigueur au 1er janvier pour un an et a été baptisé "amortisseur électricité". Il vise à ce que l'Etat prenne en charge une partie de la facture 2023 des petites et très petites entreprises, mais aussi des collectivités territoriales, hôpitaux, universités et associations, qui n'ont pas accès au bouclier tarifaire.

L'Etat découpe leur facture d'électricité : une partie (entre 40 et 60% environ) est facturée par les fournisseurs au tarif avantageux de l'Arenh (l'accès régulé à l'électricité nucléaire historique), l'autre est exposée aux prix du marché, qui ont atteint des records ces derniers mois.

L'amortisseur prévoit que l'Etat prenne en charge jusqu'à 50% de la partie de la facture d'électricité des entreprises exposée à la volatilité des marchés, lorsque le prix facturé dépasse 325 euros le mégawattheure (MWh), avec un plafond fixé à 800 euros le MWh. 

"Cet allègement pourra donc atteindre environ 120 euros par MWh", a résumé Bruno Le Maire, le ministre de l'Economie. Pas besoin de dossier, a assuré Agnès Pannier-Runacher, la réduction sera automatique sur les factures et la compensation reversée directement aux fournisseurs par l'Etat.

Un guichet unique pour les entreprises

La deuxième mesure consiste à simplifier un dispositif déjà existant, mais beaucoup trop complexe et donc sous-utilisé. Un guichet unique permettra d'ici à fin novembre aux entreprises dont les factures d'énergies (gaz, électricité mais aussi chaleur et froid) ont augmenté d'au moins 50% dès 2022 d'obtenir une aide, avec la possibilité de demander un acompte.

Ce guichet est principalement destiné aux entreprises de taille intermédiaire (ETI), mais les autres y auront aussi accès pour le gaz. Les plafonds existants seront par ailleurs relevés et une entreprise pourra toucher jusqu'à 150 millions d'euros d'aides, sous réserve de la validation par Bruxelles de la simplification des critères.

L'autre dispositif concerne uniquement les collectivités. Le gouvernement va prolonger en 2023 et renforcer le filet de sécurité déjà en place pour compenser la hausse de leurs dépenses de fonctionnement. Il présentera un amendement au projet de loi de finances en ce sens.

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