Bertrand Bellanger, président du département de la Seine-Maritime, fait partie des signataires d’une tribune demandant de repousser les élections départementales prévues en mars 2021.
Si ses dates ne sont pas encore connues, plusieurs élus demandent pourtant leurs reports. Sept présidents de départements réclament le renvoi des élections départementales, initialement prévues en mars 2021.
Ils proposent un scrutin en juin prochain.
Pour eux, il s’agirait de gérer l’urgence due à la crise sanitaire et économique, avant de se focaliser sur une campagne électorale.
Ils estiment qu’il serait difficile d’organiser un vote dans de bonnes conditions, en mars. Ils rappellent d’ailleurs qu’à cause de la pandémie de Covid-19, les élections municipales se sont déroulées dans des « conditions chaotiques ».
L'idée, c'est de sortir de cette crise et de se dire que peut-être en juin les conditions seront meilleures pour faire campagne.»
Pour ne pas fragiliser la démocratie
En Seine-Maritime, département très touché par le Coronavirus depuis ces dernières semaines, Bertrand Bellanger demande un report. D'abord pour permettre à l'exécutif en place de continuer à gérer, avec stabilité, la crise en cours, et ensuite parce que le souvenir du fiasco des municipales reste présent à l'esprit de tous avec une abstention record.
"Alors que les départements doivent être à la manœuvre au rendez-vous, dans cette crise sanitaire sans précédent, on comprend bien que l'organisation d'un scrutin dans des conditions comme celles-ci est compliquée. Comme elle l'a été pendant toute la période des élections municipales où je constate simplement que la participation a été extrêmement faible. Et quand la participation est faible aux élections, la démocratie est fragilisée."
On craint que le scrutin soit difficile à organiser puisque je rappelle qu'il a lieu en même temps que les élections régionales ; et organiser une campagne électorale départementale dans les situations que l'on connait, c'est forcément compliqué."
Des signataires du Grand-Est, pour l’essentiel
Nicolas Lacroix, président du département de la Haute-Marne est à l’initiative de la demande. Elle a été suivie par Noël Bourgeois (LR) des Ardennes, Jean-François Galliard (UDI) de l’Aveyron, Marc Gaudet (UDI) du Loiret, Claude Léonard (LR) de la Meuse, Frédéric Bierry (LR) du Bas-Rhin. Le président de la Seine-Maritime a également appuyé la demande rédigée dans une tribune.Ainsi, la majorité des auteurs, 4/7, est issue du Grand-est ; l’une des régions les plus touchées par la pandémie.
"Nos administrés n'ont pas envie aujourd'hui de nous entendre parler de campagne électorale."
L’Assemblée des départements de France est contre
Pour le moment, l’Assemblée des Départements de France (ADF) ne souhaite pas repousser les élections départementales de trois mois. Son président, Dominique Bussereau, a reconnu qu’il y était « par principe, plutôt opposé ». Le président du groupe Les Républicains à L’Assemblée nationale a, lui aussi, fait part de son opposition. Il juge le nombre de signataire limité.
Ce que je demande simplement, c'est qu'on évite que la question des élections soit le feuilleton de l'hiver. On serait totalement déconnectés des préoccupations des Français."
S’il reste défavorable au report, le président de l’Assemblée des Départements de France admet qu’il pourrait changer d’avis, si les conditions l’y contraignent.
Mais s'il y a une impossibilité due à la situation épidémique, je comprendrai parfaitement."
Une date exacte encore incertaine
Les partisans du report ont signé une tribune dans Le Figaro, à l’attention du Premier ministre et des parlementaires, ce mardi 13 octobre.
La décision de repousser ou non les élections reviendra au gouvernement. Pour l’heure, leurs dates exactes ne sont pas encore connues. Comme les régionales, les départementales doivent, en principe, se dérouler à la fin du mois de mars prochain.