Immersion avec les gendarmes de la brigade fluviale de l’Eure et de la Seine-Maritime. Des plongeurs et des pilotes chargés d’inspecter le fleuve dans ses moindres recoins.
Ils surveillent la Seine 365 jours par an. De la recherche de stupéfiants dans les embarcations les plus colossales au simple rappel à l’ordre des règles de sécurité, le champ des missions de la brigade fluviale s’avère très vaste.
"Vous avertissez le monsieur qu’il est sur une zone portuaire et qu’il n’a pas le droit de faire du kayak ". A peine sortie du port de plaisance le commandant de la brigade fluviale donne les consignes à ses collègues, les gendarmes viennent de repérer un kayakiste dans une zone interdite.
L’été attire son lot de touristes parfois égarés mais dans le secteur de Rouen le transport de marchandises représente la part la plus importante de leur activité.
L’été 75 % de nos contrôles concernent l’activité commerciale et 25 % concernent la partie plaisance dans la zone de Rouen"
Major Christophe Da Silva Baptista
Le Major Christophe Da Silva Baptista et son équipe sont effectivement sur plusieurs fronts. Outre la lutte contre le trafic de drogue, ils contrôlent également les papiers et les équipements de sécurités des barges qui transportent des marchandises au fil de la Seine.
"Il faut être à jour sur les gilets de sauvetages, les extincteurs, le gaz…il y a toujours quelque chose à faire," explique Daniel Deloffre, un transporteur fluvial contrôlé par la brigade de Rouen. A son bord, 270 tonnes de blé qu’il faut rapidement livrer.
"L’avantage que nous avons par rapport à un contrôle routier, c’est que faisons ces vérifications pendant que le navire continue d’avancer. C’est un gros plus car nous ne leur faisons pas perdre de temps. Le travail et leur journée continuent et ça c’est très important pour eux", détaille le Maréchal des logis-chef Mathieu Chauvel.
La surveillance subaquatique la partie invisible du métier
Des missions sur l’eau qu’ils complètent parfois par des inspections subaquatiques. Sous l’eau, ils sont amenés à rechercher des cadavres, des armes, mais aussi des épaves de voitures. A Rouen, une zone est particulièrement touchée par cette problématique avec 17 voitures, la plupart volées, identifiées cet été au fond de la Seine. Les plongeurs peuvent être missionnés pour trouver des empreintes dans le cadre d’une enquête judiciaire et participent régulièrement à l’évacuation des véhicules.
"Il y a un véritable risque pour l’environnement car il y a encore très probablement du carburant à l’intérieur. Avec le temps les réservoirs peuvent se percer et générer de la pollution," précise le Major Christophe Da Silva Baptista.
L’activité des gendarmes devrait encore s’accroître dans les années à venir. Avec le développement de l’axe Seine, le trafic fluvial pourrait doubler d’ici 2028.