"Etre aidante, cela prend énormément de place, il faut se donner à chacun un espace de vie"

Ce sont souvent des mères, des soeurs, des filles, moins souvent des hommes. Les aidants donnent leur temps et leur énergie pour un proche. Un rôle essentiel qui commence tout juste à être reconnu. En Normandie, les dispositifs de répit se développent. Les aidants doivent s'autoriser à demander une aide.

Près de 10% des Normands sont aidants d'un proche vulnérable. Il n'existe pas encore de statistique régionale. Mais on sait par exemple que le département de l'Eure évalue que 30.000 de ses habitants remplissent cette mission, 80% sont des femmes.

Le mot "aidant" est aujourd'hui compris et bien perçu. C'est une réalité nommée. L'aidant est souvent un membre de la famille qui aide pour les actes de la vie quotidienne, donne du soutien moral, et parfois une aide matérielle et financière.

Les habitants des Hauts-de-France et les départements d'outre-mer ont la plus forte proportion d'aidants. 

Le répit, pour pouvoir continuer à être aidant

A Malaunay, près de Rouen, le logo de l'association est une cigale et une fourmi. Clin d'oeil à la situation de l'aidant et l'aidé. C'est un lieu de répit et d'échange depuis 10 ans. Une maison accueillante où l'on se comprend. 

Notre équipe de reportage a rencontré Sandrine Klein. Cette infirmière de 51 ans est la mère de Jérémy, 22 ans, atteint d'autisme. Mère, aidante et aussi soignante, elle a une vie très remplie mais elle sait que ces moments de répit sont indispensables. 

On doit réfléchir, prendre du recul sur le quotidien, passer la main, déléguer, prendre soin de soi, faire le point sur notre santé à nous aussi

Madame Klein, aidante pour son fils

durée de la vidéo : 00h01mn48s

Près de 10% des Normands sont aidants d'un proche vulnérable. Il n'existe pas encore de statistique régionale. Mais on sait par exemple que le département de l'Eure évalue que 30.000 de ses habitants remplissent cette mission, 80% sont des femmes. Interviews de Nadine Dieulois, retraitée et aidante, Sandrine Klein, aidante et infirmière, Françoise Bouillon Présidente de l’association La Cigale et La Fourmi • ©A.. Benjamine Rombhot/ D. Baude/ France Télévisions

Pour ce marathon de la vie d'aidant, des formations sont proposées. Sandrine Klein a fait évoluer son point de vue "Il faut penser dans l'intérêt de l'autre, pas forcément faire à la place de l'autre, c'est un cheminement".

Lorsque la perte d'autonomie est brutale, les proches ont besoin de partager des sentiments inavouables en famille.  "Au début, exprimer sa colère et son désarroi" explique la présidente de l'association, Françoise Bouillon. 

Des solutions à inventer et financer

Ce sont encore les balbutiements de la politique publique pour les aidants. Le premier plan date de 2020. Le nouveau définit 6 priorités : 

• plan de développement du répit,
• la création dans tous les départements d'un interlocuteur unique pour les aidants,
• le renforcement des nouveaux droits créés dans le précédent quinquennat,
• l'ouverture de la validation d'acquis d'expérience aux proches aidants,
• l'amélioration de l'accès aux bourses pour les étudiants aidants,
• un plan de repérage massif des aidants.

Les Québecois ont imaginé le  "baluchonnage"  (marque déposée) qui commence à se déployer en France. On parle aussi de relayage.  Il permet à un intervenant qualifié de venir à domicile prendre soin d'une personne malade ou handicapée pendant l'absence de son proche aidant. 

En Normandie, de nouveaux lieux et dispositifs sont crées progressivement. Une étude régionale sur les structures de soutien et de répit en Normandie a été lancée en 2022.

Dans chaque département, les aidants peuvent connaitre les lieux d'écoute et de soutien dans la Manche, l'Orne, le Calvados,  la  Seine-Maritime et l'Eure.