La Métropole de Rouen est contrainte d'acheter des bus diesel pour palier les difficultés de l'entreprise Ebusco, qui devait lui fournir des nouveaux des bus électriques. Face à la situation, l'entreprise se veut rassurante.
En s'installant à Cléon, Ebusco, le constructeur néerlandais, devait répondre à la demande de la Métropole de Rouen en construisant 91 bus, à un million d’euros l’unité, en créant 350 emplois.
L'inauguration de l'usine en mai 2024 en grande pompe semble loin maintenant. Les résultats financiers d'Ebusco 2024 sont catastrophiques révèlent nos confrères de 76actu.
🔵[Ebusco et la Métropole Rouen Normandie écrivent ensemble le futur des mobilités] Le site de production de bus électriques Ebusco poursuit son implantation à Cléon. Ce projet de haute technologie contribue à la transition industrielle du territoire 👉 https://t.co/3okvEEDFZA pic.twitter.com/clhaAIGeKw
— Métropole Rouen Normandie (@MetropoleRouenN) May 24, 2024
Quatre bus livrés
Sur les 80 bus commandés par la Métropole de Rouen - plus les 15 bus commandés via la centrale d’achat UGAP - quatre ont déjà été livrés, selon la Métropole de Rouen. "Il en manque donc 91", souligne la Métropole.
La Métropole a versé 12 millions d’euros d’avance contractuelle, dont trois millions d’euros de chargeurs déjà livrés et mis en service. "Rien ne nous indique pour le moment que la commande ne sera pas honorée, Ebusco prévoyant une nouvelle livraison entre mi-mai et fin décembre 2025. Les pénalités de retard seront calculées à la fin du marché", assure la collectivité.
Ebusco rassure
De son côté, Ebusco se veut également rassurant. "Ebusco discute avec chacun de ses clients du calendrier de production, dans un esprit de coopération et de partenariat, en s’efforçant de tenir compte des contraintes de toutes les parties prenantes."
Enfin, sur l'avenir de l'entreprise de Cléon mais aussi sur les emplois attendus - 350 - Ebusco assure que "le plan de restructuration d’Ebusco ne remet absolument pas en cause le développement d’Ebusco en France et l’implantation du site de Cléon". L'entreprise indique qu'une quarantaine de personnes est actuellement employée à l’usine de Cléon et que "ce nombre est appelé à progresser".
Ebusco maintient ses objectifs de développement du site de Cléon, dans le cadre d’un calendrier qui tient compte des difficultés rencontrées par l’entreprise et qui sont adressées par le plan de restructuration.
Ebusco
Pourquoi racheter des bus diesel ?
Cependant, face aux retards d'Ebusco, la Métropole a été dans l'obligation de racheter des anciens bus tournant au diesel pour compenser l'absence de ces nouveaux véhicules. "Nous avons acheté 11 bus diesel d’occasion", précise la Métropole qui s'explique sur ce choix, qui fait jaser les Rouennais, à l'heure de la ZFE.
"Nous avons pu obtenir ces bus diesel d’occasion pour un coût unitaire de 10 000 euros. Un bus type TEOR diesel neuf aurait coûté 500 000 euros", explique la Métropole. Avant de préciser que les bus diesel neuf "accusent des délais de livraison de 8 à 12 mois". "Ceux-ci sont encore plus importants pour les bus électriques. Le choix de l’occasion nous a permis de nous fournir en matériel roulant sous des délais plus corrects", justifie la Métropole.
"Ces bus ne sont prévus qu’en dépannage, dans l’attente de la livraison des bus électriques. Ils ne seront pas conservés dans la flotte une fois les véhicules attendus livrés. Il nous a ainsi semblé plus opportun d’assurer la continuité de service en redonnant une seconde vie à ces bus diesel plutôt qu’en investissant dans du neuf", conclut la Métropole.