"Certains automobilistes croient à des arnaques" : Les péages à flux libre débarquent sur les autoroutes entre Paris et la Normandie

Les péages à flux libre sur l'A13 seront inaugurés en décembre 2024. C'est donc le dernier été avec des barrières où les automobilistes doivent s'arrêter pour s'acquitter de la taxe autoroutière entre Paris et la Normandie. Si le principe semble présenter des avantages, notamment pour éviter les bouchons, il est complexe à comprendre pour tous les usagers. Certains l'ayant testé à leur insu se sentent "arnaqués".

Circuler librement sur autoroute sans s'arrêter aux barrières de péages : l'idée est séduisante. Moins de freinages et d'accélérations, donc de pollution, moins d'embouteillages les jours de forte circulation, gain de temps, le concept apporte de nombreux bénéfices en termes de fluidification du trafic. 

Une simplification de la circulation sur autoroute

D'abord testés sur l'A79 , entre l'Allier et la Saône-et-Loire, les péages à flux libres se développent à vitesse grand V sur le territoire. Le 19 juin dernier, l'A14, entre le quartier de la Défense à Paris et Orgeval, a adopté le concept. Cette petite autoroute permet la liaison entre le nord-ouest de la capitale et la voie rapide en direction de la Normandie.

Avec la suppression des barrières de péages, il y a trois moyens de payer la taxe autoroutière qui, elle, ne disparaît pas : 

  • Souscrire un abonnement au télépéage via un badge
  • S'inscrire en ligne sur sanef.com et régler au plus tard 72 heures après son passage ou enregistrer sa plaque d'immatriculation et sa carte bancaire pour un prélèvement automatique
  • S'acquitter du paiement dans un bureau de tabac agréé Nirio, là aussi dans les 72 heures suivant le passage sur l'autoroute

En cas de non-paiement, une amende de 90 euros est adressée au contrevenant, minorée à 10 euros si le règlement est effectué sous 15 jours. En revanche, elle est portée à 375€ au terme des deux mois accordés pour payer votre avis de paiement.

Des automobilistes se sentent piégés, voire arnaqués

En théorie, la nouveauté semble présenter de nombreux atouts. En pratique, en revanche, les couacs se sont amoncelés et le standard de 40 Millions d'automobilistes a surchauffé l'an dernier. À l'automne dernier, après avoir recensé une centaine de témoignages de conducteurs mécontents, l'association de défense des usagers de la route avait annoncé déposer un recours en justice pour interdire ces autoroutes en flux libre. 

Pour Pierre Chasseray, son président, le concept est compliqué à comprendre pour les automobilistes les plus âgés, et de nature à tromper même les conducteurs les plus avertis. "Soit on enlève les barrières et on applique ces flux libres sur toutes les autoroutes de France, en faisant une grande campagne de communication dans les médias pour que ça rentre dans les mœurs, soit on ne le fait pas du tout, peste-t-il. 

Deux éléments reviennent régulièrement dans les témoignages d'automobilistes mécontents : le manque d'informations au moment de pénétrer sur ces autoroutes sans barrières de péage, et la complexité des paiements. Il faut, en effet, soit avoir un badge, soit créer un compte en ligne, soit s'arrêter sur une aire de services pour s'acquitter du paiement sur une borne dédiée. 

Les conducteurs croient à des arnaques quand ils reçoivent les courriers de facturation envoyés par des gestionnaires d'autoroute. La facture que l'on reçoit, c'est quelques euros, mais ils pensaient prendre une autoroute gratuite. Pour nous, c'est clair, ils ont été lésés.

Pierre Chasseray, président de 40 millions d'automobilistes

Depuis, les sociétés d'autoroutes ont accepté de lever le pied sur l'application des sanctions. En cas de première omission de paiement, la majoration est levée si le conducteur accepte de régler son dû. De son côté, l'association aussi a mis de l'eau dans son vin, et mise désormais sur la communication auprès des usagers. 

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité