Comme pour la demi-finale de la coupe du monde de football, des casseurs ont voulu gâcher la fête des supporters dans le centre-ville de Rouen jusqu'à 1h30 du matin
Soirée difficile pour les forces de l'ordre et les pompiers mobilisés ce dimanche 15 juillet 2018 à Rouen pour la sécurisation de l'historique finale de la coupe du monde.
Alors que tout se passait bien à la "fan zone" installée sur la presqu'île Saint-Gervais, où plusieurs dizaines de milliers de personnes assistaient à la retransmission du match sur écran géant, c'est en centre-ville, place de l'hôtel de ville que les premiers incidents violents ont débuté.
Deux journalistes agressés
Un peu après 20h, après avoir filmé des groupes de jeunes perchés sur les abribus (dont les vitres ont été rapidement brisées) notre confrère Simon Louvet (journaliste à PubliHebdo pour le site Actu.fr ) a ensuite assisté (et filmé) une rixe opposant "des groupes violents qui s'attaquent aux supporters".VIDEO : le témoignage de deux journalistes d'Actu.fr agressés à Rouen le soir de la finale de la coupe du monde de football. Encore menacés, ils ont souhaité ne pas montrer leur visage.
VIDEO : les deux journalistes d'Actu.fr agressés à Rouen le soir de la finale de la coupe du monde de football expliquent pourquoi ils ont déposé plainte, et pourquoi ils encouragent les autres victimes d'agressions et de violences de ce soir-là à Rouen à faire de même.
#FRACRO à #Rouen : nous avons été violemment frappés, @j_bouteiller et moi quittons l’hdv avec les pompiers.
— simon louvet (@LouvetSimon) 15 juillet 2018
L’intervention de la police a été réclamée, quittez le secteur, des groupes violents s’attaquent aux supporters.
Le direct sur @76actu : https://t.co/y7EF6ktjyD pic.twitter.com/f6Jyye52Ob
Ce qui lui a valu d'être violemment frappé, ainsi que son collègue Julien Bouteiller. Frappés parce qu'ils sont journalistes. Nos deux confrères, secourus par les pompiers, ont porté plainte ce midi à l'hôtel de police de Rouen après avoir passé une partie de la nuit aux urgences du CHU.
Ils lancent un appel à témoin.
#FRACRO à #Rouen : nous avons été frappés parce que nous sommes journalistes.
— simon louvet (@LouvetSimon) 15 juillet 2018
Celui qui m'a frappé voulait que je supprime une vidéo d'une rixe. J'ai refusé.
Julien a été lynché au sol, moi tapé au visage. Les pompiers s'occupent de nous. pic.twitter.com/gDgbIcAuQM
Nos #DM sont ouverts pour tout témoignage ou image pouvant alimenter notre plainte après notre agression à #Rouen. Et que toutes celles et ceux qui ont pu être victimes de violences durant la soirée déposent plainte. La violence ne doit pas gagner ! https://t.co/3jDK2wB4jg
— Julien Bouteiller (@j_bouteiller) 16 juillet 2018
C'était la fête... et ce sera la fête ! #ChampionsDuMonde pic.twitter.com/MEzstoU3GG
— Julien Bouteiller (@j_bouteiller) 15 juillet 2018
Place évacuée
Les premières attaques contre les forces de l'ordre ont eu lieu vers 19h45 rue Jeanne d'Arc, quand des policiers chargés de la circulation et qui fermaient les accès aux voitures dans l'hyper-centre de Rouen ont reçu des projectiles.Un peu plus tard, vers 20h30, c'est place de l'hôtel de ville, et comme mardi dernier, que plusieurs dizaines d'individus agressifs ont attaqué les policiers (et gendarmes mobiles) stationnés à proximité. Dans le même temps ces casseurs, mêlés aux supporters, provoquaient par petits groupes des rixes. A 21h l'évacuation de la place a été décidée.
Après sommations, le public est parti, mais les personnes hostiles sont restées pour affronter les policiers. Refoulés par le tir de grenades lacrymogènes, les "manifestants" se sont regroupés rue Lecanuet où ils ont monté des barricades avec des poubelles et du matériel de chantier.Les CRS se mettent en place. Ils avancent petit à petit sur la place de l'hôtel de ville de #Rouen #Mondial2018 pic.twitter.com/kVFkvX51LS
— France Bleu Normandie (Seine-Maritime, Eure) (@fbleuhnormandie) 15 juillet 2018
Barricades rue Lecanuet
Après d'autres sommations, la police a chargé pour dégager ces barricades. Ce qui a eu pour effet de disperser ces personnes agressives dans les petites rues du centre-ville, où elles ont "joué au chat et à la souris" avec les forces de l'ordre avant de se regrouper en bas de la rue Jeanne d'Arc, sur la rive gauche de Rouen, avenue de Bretagne, puis rue Saint-Sever.Les abords du palais de justice de #Rouen après le passage des supporters. #Mondial2018 pic.twitter.com/70e7YlXhJe
— France Bleu Normandie (Seine-Maritime, Eure) (@fbleuhnormandie) 15 juillet 2018
VIDEO France 3 Normandie : ambiance dans les rues de Rouen le soir de la finale et de la victoire des "Bleus". Joie et chants place du Vieux-Marché, alors que quelques centaines de mètres plus loin, des affrontements ont lieu…
(Extrait du reportage de Cécile Sauzay et Olivier Flavien)
Des commerces attaqués et des interpellations
Ces affrontements, émaillés de nombreux incendies sur les chaussées et les trottoirs (notamment de poubelles) n'ont pas fait de blessés du côté des policiers et se sont échelonnés tout au long de la soirée, de 19h45 à 1h30 du matin. Tout comme les interpellations. Dix au total.Six pour "violences avec arme sur personne dépositaire de l'autorité publique" et "attroupement après sommations". Six personnes dont un mineur.
Quatre autres interpellations ont eu lieu pour "dégradations".
Quatre personnes, dont un mineur, ont été arrêtées après l'attaque de quatre magasins :
- Optic 2000 rue du Général Leclerc
- Damart rue Jeanne d'Arc
- Carnaval rue du Bac
- Subway rue Saint-Sever
Ce lundi matin toutes les victimes n'avaient pas encore déposé plainte.