Selon les syndicats de l'entreprise, le plan de sauvegarde des 26 magasins Galeries Lafayette détenus par Michel Ohayon a été validé par le tribunal de commerce de Bordeaux. Tout le personnel serait conservé.
Le pire était à craindre tant la situation financière de la société est critique. Hermione Retail a beau clamer sur son site vouloir faire de ses 26 magasins "des lieux désirables, mémorables et recommandables", elle est en réalité étranglée et incapable de les moderniser.
Depuis trente ans, l'homme d'affaires bordelais Michel Ohayon a constitué un groupe constitué d'une myriade de sociétés. Il s'était fait une spécialité de racheter des entreprises en difficultés, comme Camaïeu, avec la promesse d'y investir et de les redresser.
Entre 2018 et 2021, il a ainsi racheté 26 magasins (dont ceux de Rouen et de Caen) au groupe Galeries Lafayette. Depuis quelques mois, les 1 000 salariés qu'emploient ces établissements vivent dans l'incertitude. Poursuite d'activité ? Liquidation ? Fermeture ? Repreneur ? Toutes les options étaient sur la table.
Une locomotive dans les centres-villes
La décision ne devrait être officiellement annoncée que ce jeudi, mais selon l'avocat des syndicats, "le plan présenté au tribunal prévoit l'abandon par les Galeries Lafayette de 70% de leurs créances" et un échelonnement des 30% restants. Le personnel des magasins devrait être conservé et dans l'immédiat, l'activité va se poursuivre.
Dans les villes concernées, la perspective d'une éventuelle fermeture de ces "grands magasins" donnait quelques sueurs froides. "C'est une enseigne locomotive", reconnaît Camille Brou-Vernet, adjointe au maire de Caen en charge du commerce. "C'est le genre d'enseigne qu'on n'a pas à la périphérie des villes".
Le plan de continuation permettra-t-il à ces magasins de se redresser ? "Moi, ce que je crains, c'est qu'on finisse comme Camaïeu, expliquait Véronique Guichenay, la représentante de la CFDT à la sortie du tribunal de commerce de Bordeaux faisant référence à la liquidation de cette chaîne en 2022. "Je suis sceptique. Est-ce qu'on sera encore là dans dix ans? C'est l'inquiétude des salariés. On part à perte, avec des salariés épuisés".