Le ministre de l'Intérieur a annoncé une augmentation des capacités des centres de rétention administratives (CRA). Pour atteindre l'objectif de 3000 places d'ici 2027, 11 CRA seront créés, notamment à Oissel. Il devrait venir remplacer l'actuel CRA, pointé du doigt pour sa vétusté par l'UNSA Police 76, qui "se réjouit" de la nouvelle.
Selon le communiqué du ministère de l'Intérieur, c'est bien un nouveau centre de rétention administrative (CRA) qui sera créé à Oissel. Comme les dix autres centres qui verront le jour en France, notamment à Dijon, Dunkerque ou encore Nantes, sa capacité d'accueil sera de 140 places.
Cette création entre dans la seconde phase du "plan CRA" qui doit permettre d'atteindre 3000 places d'ici 2027, contre 1400 places en 2017. Une phase qui nécessite un effort financier de 240 millions d'euros sur 4 ans.
Le CRA actuel régulièrement pointé du doigt
Le CRA de Oissel est au coeur des polémiques depuis plusieurs années, et particulièrement depuis plusieurs mois. En mars dernier, 16 retenus se sont évadés par la fenêtre d'une chambre. En octobre 2022 déjà, 9 personnes avaient réussi à fuir avec le même procédé.
L'établissement est régulièrement pointé du doigt pour sa vétusté et son mauvais entretien. Des associations de solidarité avec les migrants expliquent que les conditions de vie y sont "pires que la prison".
Contacté, l'UNSA Police 76 "se réjouit" de la construction d'un nouveau centre, "indispensable" selon le syndicat. Son délégué départemental, Simon Blondel, espère "un apport d'effectif conséquent".
Ouvert en 2004, le CRA de Oissel compte parmi les 25 centres de ce type qui existent en France. Il peut accueillir jusqu’à 72 personnes, des hommes mais aussi des femmes avec leurs enfants. La rétention administrative est une décision prise par l’administration à l’encontre d’un ressortissant étranger concerné par une mesure d’éloignement (expulsion, obligation de quitter le territoire français....) et qui ne peut pas quitter immédiatement le territoire français.
Selon le Ministère de l'Intérieur, les CRA accueillent "désormais majoritairement les étrangers en situation irrégulière susceptibles de constituer une menace pour la sécurité et l'ordre publics et dont l'éloignement est donc prioritaire", des situations qui représenteraient "90% des placements en CRA aujourd'hui".