L’Observatoire Citoyen des visiteurs du Centre de Rétention Administrative (CRA) d’Oissel, près de Rouen, a adressé un courrier au ministère de l’Intérieur. Les membres pointent du doigt la libération d’un ancien retenu « abandonné et sans solution pour rejoindre son lieu de résidence ».
Le Centre de Rétention Administrative d'Oissel près de Rouen est à nouveau au cœur d'une polémique après la libération d'un ancien retenu. Cet homme de 34 ans, psychologiquement instable du fait d'une pathologie psychiatrique, aurait été abandonné aux portes de la structure après un mois de rétention, sans solution pour rejoindre son lieu de résidence. C’est ce que dénonce l'Observatoire Citoyen d'Oissel, qui défend les droits des retenus. Ils ont envoyé un courrier au Ministère de l'Intérieur pour demander des explications sur ces manquements.
Le 25 avril dernier, un homme de 34 ans psychologiquement fragile aurait été abandonné aux portes de la structure, dans l’incapacité de retourner sur son lieu de résidence : " la police a été le chercher au Mans, l’a ramené au CRA d’Oissel, et l'a ensuite libéré dans la forêt, aux portes de l’école de police Le centre de rétention se situe à 5 kilomètres de la gare d’Oissel."
À 9 heures du soir, il n’y a plus de transports. Ce monsieur était dans l’incapacité de prendre le train. Quand il y a une impasse comme ça, ce qui reste ce sont les bénévoles
Chantal Touret - membre de l'Observatoire Citoyen du CRA d'Oissel.
L'humanité des policiers saluée par le collectif
Dans le courrier adressé au ministère de l’Intérieur, le déroulé de cette libération est indiqué dans le détail : « le désarroi des fonctionnaires était palpable : comme le veut la procédure en vigueur, ils devaient libérer M.I. à 18h, à la barrière du CRA, en forêt, à 5 km de la gare, Ces policiers savaient que M.I. n'était pas un adulte responsable en pleine possession de ses capacités mentales. Deux certificats médicaux rédigés lors de son passage en rétention, puis lors de son passage au Centre Hospitalier Spécialisé du Rouvray en soins psychiatriques, avaient souligné ce point. M.I. avait été assigné à résidence au MANS (72), lieu de son interpellation initiale, et n'était pas en mesure de se rendre par ses propres moyens dans sa ville de résidence, à plus de 150 km. Il n'avait sur lui ni les ressources ni même les facultés de réaliser un tel voyage. »
Les membres reconnaissent l’empathie des policiers à l’égard de cet homme :
« Notre collectif tient cependant à saluer l'humanité des fonctionnaires du CRA Oissel-sur-Seine en poste ce jour-là, qui ont cherché par tous les moyens à apporter une réponse respectueuse des droits humains de la personne libérable. »
Pour la préfecture de Seine-Maritime, les services de l’État n’étaient pas responsables de cet ancien retenu après sa libération :
À l’avenir, les membres de l’Observatoire citoyen souhaiteraient que tous les retenus libérés soient automatiquement reconduits dans leur ville de résidence.