A l'appel de la CGT, les salariés du transport routier de matières dangereuses sont en grève depuis ce matin. Le mouvement, initié en région parisienne, est peu suivi en Normandie, pour le moment.
A l'appel de la CGT, des conducteurs de camions citernes transportant des matières dangereuses sont en grève partout en France. Le mouvement déclenché ce matin est peu suivi dans notre région. Les grévistes réclament la reconnaissance de la dangerosité de leur profession.
VIDEO : l'interview de Luc Gaffet, délégué CGT, au micro de Félix bollez :
Un mouvement très suivi en Ile de France
Une majorité des conducteurs de matières dangereuses (carburant, gaz, produits chimiques...) étaient en grève vendredi en Ile-de-France, et plusieurs dépôts de l'Ouest étaient également mobilisés, selon la CGT qui a appelé à un mouvement illimité pour améliorer les conditions de travail de la profession.Dans cette région, la fédération CGT-Transports faisait état d'une moyenne de "70% de grévistes en région parisienne" avec des grévistes dans huit dépôts de carburants sur neuf. "Seul le dépôt de Grigny fonctionne normalement", selon Fabrice Michaud, secrétaire fédéral.
Si cette grève, déclenchée en plein week-end de l'Ascension, persiste, elle pourrait entraîner des difficultés d'approvisionnement car les stations essence ont une autonomie de trois jours, selon la CGT. "Demain, on remet le couvert", a déjà prévenu la fédération CGT-Transport.
Pas de pénurie d'essence ce week-end
L'Ufip (Union française des industries pétrolières) se montrait "rassurante". "Les opérateurs membres de l'Ufip ont anticipé ce mouvement", a indiqué à l'AFP la porte-parole de l'Ufip Catherine Enck."On a pris des dispositions pour (...) que les stocks soient au plus haut ce week-end un peu partout en France", a déclaré le PDG de Total, Patrick Pouyanné, en marge de l'assemblée générale des actionnaires du groupe, et "en liaison avec les autorités, nous veillons à ce que les principaux dépôts puissent être utilisables".
VIDEO : les images tournées ce matin (par Patrice Cornily) au dépôt pétrolier de Grand-Quevilly
Les revendications
La CGT exige une meilleure prise en compte, au sein de la convention collective du transport routier, des "spécificités" propres aux matières dangereuses. Parmi ses revendications: une durée journalière de travail maximale de 10 heures, un suivi médical semestriel spécifique, un taux horaire minimal de 14 euros de l'heure et un treizième mois.
Un conducteur "transportant 38.000 litres de carburant ou 24 tonnes d'acide est payé 9,73 euros de l'heure", alors qu'il doit obligatoirement "être titulaire de certificats spécifiques obtenus après des examens" devant être
renouvelés "tous les 5 ans", rappelait récemment la CGT dans un tract.