Immobilier : comment l’achat d’une résidence secondaire pourrait vous permettre d’arrêter de travailler ?

durée de la vidéo : 00h05mn50s
Portrait d'un jeune Parisien, originaire de Normandie, qui a choisi d'investir dans l'immobilier pour louer des logements aux touristes. ©France Télévisions

Quitter son travail et profiter d'une rente immobilière : l'idée fait rêver. Avec le développement des plateformes de locations saisonnières, les opportunités d'investissement se multiplient, mais gare aux pièges.

Avec le développement des plateformes de location de vacances, de nombreux particuliers achètent un bien immobilier pour le louer aux touristes. Mais est-ce un projet à la portée de tous ? Peut-on vraiment en vivre ? Exemple entre Rouen et Étretat.

Rénover une maison de vacances qui se remboursera toute seule.

C’est à Étretat que Floran a trouvé sa perle rare : une maison de 150 mètres carrés, à 10 minutes seulement de la plage. Mais avant de poser les valises et profiter de l’air marin, le travail ne manque pas dans cette grande bâtisse normande. Aménager des chambres, rénover une salle de bain, faire tomber un plafond pour créer de l’espace : cet ancien ingénieur réalise la majeure partie des travaux lui-même.

“L’idée ici, c’est de faire des chambres bien décorées, assez blanches, mais avec beaucoup de déco, pour que ça se loue facilement. Si ça marche bien, on mettra une piscine ”

Floran Pontier - Investisseur immobilier

Si Floran s’attache à réaliser une rénovation de qualité, c’est que son bien ne sera pas réservé à ses vacances personnelles. Quand les travaux et la décoration seront terminés, la maison sera proposée aux touristes sur des plateformes de location de courte durée. Ainsi, son investissement devrait être amorti rapidement.

“L’objectif, c’est d’avoir une résidence secondaire qui va se financer toute seule, on peut y aller quand on le souhaite, et le reste du temps, on va la louer à des voyageurs.”

Floran Pontier - Investisseur immobilier

Pour réaliser cette opération, il ne faut pas avoir peur de prendre quelques risques : Floran a quand même emprunté 300 000 euros qu’il rembourse sur 25 ans, à raison de 15 000 euros par an. Mais il lui suffit de louer la maison 2 mois par an à 250 euros la nuit pour rentrer dans ses frais (charges non comprises). Pour ce jeune propriétaire, c’est un risque raisonnable.

Le risque, c’est qu’on n’arrive pas à la louer, mais dans ce cas, on revendra. Et comme on a rénové la maison, on peut la revendre plus cher.

Floran Pontier - Investisseur immobilier

Tout plaquer pour devenir rentier ? Pas si facile !

La maison de vacances à Étretat n’est pas le premier investissement de Floran. Le jeune homme a même une certaine expérience en la matière. C’est quand son père décède d’un cancer à l’age de 57 ans qu’il va remettre en question sa façon de voir la vie : est-ce vraiment raisonnable de vouloir travailler jusqu'à plus de 60 ans, ne faut-il pas profiter quand on est jeune ?

En 2016, Floran vit à Paris, il est embauché en CDI et en profite pour emprunter et réaliser sa première acquisition : un immeuble dans la banlieue rouennaise dans lequel il aménage 6 logements. Trois ans plus tard, il quittera son emploi pour vivre une autre vie.

“Je me sens un peu marginal, car la majorité des gens sont salariés. J’ai beaucoup de liberté, je fais ce que je veux quand je veux, mais j’ai aussi beaucoup de responsabilité.”

Floran Pontier - Investisseur immobilier

Le pari est réussi : aujourd’hui, les 6 appartements sont gérés par une agence de conciergerie et génèrent la majorité des revenus de ce nouveau rentier. Depuis la dernière Armada de Rouen, date à laquelle il a commencé les locations, les logements sont occupés quasiment en permanence. Si Floran doit assurer quelques travaux d’entretien, la gestion de ses bien ne lui prend pas beaucoup de temps et génère entre 1500 et 3000 euros par mois de revenus.

Floran bénéficie d’une situation confortable, mais il tient à rappeler que ça ne s’est pas fait tout seul. Il faut être prêt à faire certains sacrifices et bien étudier le marché, bien se renseigner avant de se lancer : “Les gens voient souvent la partie émergée de l’iceberg : aujourd'hui, je n’ai pas besoin de travailler et je gagne un peu d’argent, mais ça a été beaucoup de travail” raconte-t-il.

“J’ai eu un double travail pendant quatre ou cinq ans, c’est vrai qu’il faut avoir les reins solides pour supporter la pression durant cette période-là.”

Floran Pontier - Investisseur immobilier

Se faire accompagner pour éviter les erreurs

Avoir un salaire sans travailler, pouvoir profiter d’une résidence secondaire qui ne coute rien… l’idée en a séduit beaucoup et de plus en plus de particuliers se lancent dans l’aventure. En 2015, une transaction immobilière sur dix était liée à de l’investissement locatif. Aujourd’hui, près de 40% des acquisitions auraient vocation à créer une rente.

Mais, comme le montre l’exemple de Floran, il faut mobiliser beaucoup d’énergie au démarrage et éviter certains pièges.

Les professionnels du secteur n’ont pas tardé à saisir l’opportunité du boom de l’investissement dans les locations saisonnières. Avec leur société, Alexandre et William proposent des investissements locatifs clé en main. Moyennant une commission de 7%, ils assurent l’achat, la rénovation et la mise en location du bien.

“Ça peut être top, mais il ne faut pas le faire dans n'importe quelles conditions. Le risque, ce sont les gens qui se lancent, mais n'achètent pas le bon bien et choisissent mal leurs artisans.”

William Meyer - Président d'IMC investissement clés en main

Le développement de ces investissements locatifs à destination des touristes pose aussi des problèmes dans certaines villes. Quand les bien se font plus rares, les prix augmentent, et il devient difficile de se loger pour les habitants ou encore les travailleurs saisonniers. Pour limiter ce phénomène, certaines municipalités prennent des mesures restrictives pour limiter les locations de courtes durées.

Pour en savoir plus sur l’immobilier en Normandie, retrouvez notre magazine d’investigation “Enquêtes de Région” mercredi 15 mars à 23 h 10 et en replay sur france.tv

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité