La pollution a été en grande partie circonscrite dans le bassin autour de Lubrizol. Mais une association a trouvé des traces d'hydrocarbures en amont de Rouen. Et Robin des bois demande un comptage des poissons et oiseaux morts près du site incendié.
On peut y voir des irisations, des traces et une nappe d’hydrocarbures accompagnées d’autres substances organiques inconnues. Cette mayonnaise peu biodégradable, plus ou moins nocive, voire fortement toxique pour les organismes aquatiques, se disloque en gouttelettes imperceptibles au fur à mesure du va-et-vient des marées et de sa dérive vers l’aval. Les images fortes du bassin aux bois rempli d’un mélange noir d’hydrocarbures ne sont que la face visible de la pollution" déclare l'association dans un communiqué.
De son côté, l'association Robin des Bois a déclaré ce vendredi 4 octobre 2019, que « l’Agence Normande de la Biodiversité ne ferait pas de décompte et de caractérisation de tous les poissons et des quelques oiseaux victimes d’une mortalité importante dans le bassin aux bois où sont regroupés la plupart des effluents toxiques rejetés lors de l'incendie de Lubrizol. Elle fait procéder à un enlèvement régulier des animaux morts avant de les expédier dans un site de l’équarrisseur Atemax. »
Nous souhaitons que dans les meilleurs délais et selon les protocoles en vigueur des autopsies soient réalisées et que les bilans en poids et en unités soient régulièrement diffusés par la préfecture de Seine-Maritime via des informations précises que l’Agence Normande de la Biodiversité est tenue de mettre à jour" réclame Robin des Bois.
Des contrôles réguliers en Seine
La direction départementale des territoires et de la mer (DDTM) multiplie les campagnes de prélèvements autour du bassin des bois depuis la catastrophe de Lubrizol. Deux rideaux de barrage y ont été installés. Ils bloquent en surface la nappe d'hydrocarbures résultant de l'incendie. Les produits sont progressivement pompés.
En Seine, on constante en général des concentrations d'oxygène de 8 à 9 milligrammes par litre. En dessous de 3 mg, c'est un seuil de mortalité pour la faune aquatique. Au fond du bassin, on est proche de zéro. Tant que le nettoyage ne sera pas fait, le bassin ne sera pas propice à la vie" explique Nicolas Leclerc, inspecteur de l'environnement à la direction départementale des territoires et de la mer.
- Nicolas Leclerc, inspecteur de l'environnement à la direction départementale des territoires et de la mer
- Caroline Pisarz, Chef du service Mer et Littoral à la direction départementale des territoires et de la mer)
Sur l'autre rive de la Seine, les taux d'oxygène sont compatibles avec la vie aquatique. "C'est positif. Cela veut dire que le barrage a quand même son effet" se réjouit Nicolas Leclerc.
La DDTM prévoit d'adapter sa stratégie en fonction du temps. Elle pourrait ajouter des éléments absorbants ou de filtration et augmenter la quantité de pompage en Seine.
Des analyses plus fines ont été confiées à des laboratoires spécialisés. Elles ont pour but d'établir les substances toxiques présentes dans le fleuve. Mais elles sont beaucoup plus longues à réaliser.