Pionnier de la nage en eau glacée en France, champion international de la discipline, le sportif Alexandre Fuzeau va passer de la compétition à la recherche scientifique.
Qu'est-ce que vous appelez eau glacée ? Réponse du spécialiste : "C'est quand l'eau est à moins de cinq degrés". De quoi frissonner rien que de penser à l'idée de se mettre à l'eau en maillot de bain et sans combinaison. Brrr…
Le spécialiste c'est Alexandre Fuzeau. Un ancien habitant de l'agglomération de Rouen (désormais installé au sud de l'Eure) qui est l'une des stars mondiales d'une discipline sportive méconnue en France : la nage en eau glacée.
Multi médaillé, celui que l'on surnomme "Ice Doctor" (car il est aussi médecin généraliste) enchaîne les records. Habitué à s'entraîner dans la Seine, il prend toujours plaisir à décrire la particularité de ce sport à la fois physique et mental :
"C'est un sport de haute concentration. Tous les nageurs en eau glacée s'introvertissent beaucoup, rentrent vraiment en eux, comme s'ils gardaient la chaleur en eux, avec leur esprit."
Pour ressentir d'autres sensations, Alexandre Fuzeau s'entraîne aussi dans l'obscurité de la nuit hivernale :
La nuit c'est un univers très spécial, l'hiver c'est un autre univers très spécial.
Et le fait de conjuguer les deux renforce notre capacité à voir le monde."
Quels bienfaits pour la santé ?
En 2021, arrivé à l'âge de 54 ans, Alexandre Fuzeau va petit à petit s'éloigner de la compétition et des plongeons dans la Seine devant les caméras de télévision pour participer à des recherches scientifiques, mettant à profit sa qualité de médecin pour analyser les sensations positives ressenties par le fait de nager dans une eau très froide.
"C'est quelque chose d'assez particulier ! Un mélange de cortisone, d'adrénaline, d'endomorphine : un petit cocktail qui vous remplit d'un certain bien-être…"
"Ce qui m'intéresse plus actuellement c'est le côté scientifique. D'arriver à comprendre un petit peu ce qui se passe dans le corps humain. Et il y a beaucoup de recherches à faire."
En lien avec des spécialistes, le docteur-nageur souhaite que ses exploits sportifs puissent servir au bien-être des autres et au corps médical :
"Quelqu'un qui est habitué à aller dans l'eau froide va produire en moyenne 40% de plus de leucocytes (de globules blancs) qui permettent de se défendre contre les infections, et il va finalement se protéger de tous les signes annexes de l'infection bactérienne."