Plus de 1 200 consultations se sont tenues à l'institut médical Simone Veil, ouvert depuis un an à Rouen (Seine-Maritime). Seul centre totalement dédié à l'IVG sur le territoire, il pourrait être amené à fermer s'il ne bénéficie pas de subventions plus pérennes.
Entièrement dédié à l'interruption volontaire de grossesse (IVG), l'institut médical Simone Veil à Rouen, en Seine-Maritime, est un lieu unique en France. Il offre une prise en charge précoce et un lieu d'écoute et de soins à toutes les femmes se posant la question d'une IVG. L'institut répond à un besoin réel. Depuis son ouverture il y a un an, plus de 1 200 consultations s'y sont tenues et plus de 285 IVG médicamenteuses ont été prescrites.
"On se sent comprises et écoutées"
"On a des plannings qui, aujourd'hui, se remplissent très rapidement. On ne refuse personne. On surajoute plutôt pour pouvoir les voir toutes", observe le docteur Lilian Puech, médecin généraliste spécialisé en orthogénie, cofondateur du centre. "Pour nous permettre d'être plus confortable, il faudrait qu'on ait des plages d'ouverture plus grandes et qu'on poursuive le développement de cette structure."
Car la demande est bien là. L'accompagnement renforcé et les démarches facilitées en un seul endroit sont plébiscités par les patientes, qui viennent de toute la Normandie et même de la périphérie de Paris. Le centre prend en charge la contraception, le dépistage des violences, et l'accompagnement psychologique post-IVG. "Chacun a son opinion sur ce sujet mais au moins, [ici], on se sent comprises, écoutées et puis on a quelqu'un à qui en parler qui s'y connaît", témoigne l'une d'entre elles.
Le centre menacé de fermeture
Si, pour les patientes, l'utilité de la structure n'est plus à prouver, dans l'équipe médicale, l'heure est à l'inquiétude. Sans moyens supplémentaires, le centre pourrait être amené à fermer.
L'institut médical Simone Veil (IMSV) bénéficie du soutien de l'Agence régionale de santé (ARS) qui, il y a six mois, leur a apporté "une subvention pour un an". Au début de son activité, la métropole a également accordé à l'IMSV "une subvention pendant trois ans".
"Mais ça ne nous permet pas d'avoir des perspectives faciles pour l'avenir? On avait identifié un budget annuel à 130 000€. Et nous avons 70 000€ pour un an", appuie la docteure Marianne Lainé, médecin généraliste spécialisée en orthogénie, cofondatrice du centre.
Les médecins du centre aimeraient obtenir une aide sur plusieurs années pour assurer la pérennité du projet. Ils en appellent aux pouvoirs publics. En France, une femme sur trois a recours à l'IVG au cours de sa vie.