Capitaine de l'équipe de France des greffés et transplantés aux derniers Jeux mondiaux des transplantés, Christophe Audouard, greffé du rein, s'apprête à relever un nouveau défi. Le Rouennais de 47 ans a été choisi pour porter la flamme olympique. Il était l'invité d'ICI 19/20 Normandie Rouen, ce samedi 27 janvier.
"On a deux vies, et la deuxième commence quand on se rend compte qu'on n'en a qu'une" : c'est la citation, prêtée à Confucius, que Christophe Audouard a choisi pour résumer sa philosophie. "Je suis tombé malade à 32 ans, d'une maladie orpheline touchant les deux reins. S'en sont suivis trois ans de dialyse. J'ai été appelé à la greffe en juillet 2011. Ça fait 12 ans et tout va bien. C'est une renaissance !", confie le sportif multicasquettes.
On vit tous des moments compliqués avec la maladie. Il faut les surpasser. La greffe nous offre une deuxième vie. Le but, c'est d'en profiter pleinement !
Christophe Audouardà France 3 Normandie
Les sportifs greffés et transplantés, un statut hybride
Depuis sa greffe, Christophe Audouard pratique le sport assidûment. Basket, sports de raquette... Il cumule plusieurs disciplines. "J'en fais depuis tout petit, au démarrage c'était le basket. Après, j'ai élargi."
"On peut continuer à faire du sport, même greffé et transplanté. C'est conseillé. Certains nous sont interdits, parce qu’ils sont un peu trop violents ou risquent de poser problème pour le greffon... Le but n'est pas de prendre des risques. Mais le sport aide à retrouver une bonne forme", assure-t-il.
Problème : les sportifs greffés et transplantés ne bénéficient d'aucun statut spécifique lors des grandes compétitions sportives. Ils ne sont ni acceptés dans les équipes paralympiques, ni dans les équipes classiques.
La faute à une médication lourde : "Certains médicaments sont interdits par le Comité olympique. Et l'on n'est pas considéré comme para, parce que l'on n'a pas perdu l'usage d'un membre. On est entre les deux."
"Le don d'organes, c'est important"
Soutenu par l'association Trans-Forme, l'association fédérative française des sportifs transplantés et dialysés, Christophe Audouard compte ainsi profiter de son statut de porteur de la flamme olympique pour aborder cette question du statut des sportifs greffés et transplantés et se battre pour une meilleure reconnaissance.
La date qui reste n'est plus forcément notre date de naissance, mais notre date de greffe.
Christophe Audouardà France 3 Normandie
Avec ce geste symbolique, le Rouennais espère aussi faire évoluer les mentalités et ouvrir le débat sur le don d'organes : "C'est important. Cela nous permet de porter les couleurs de la France et de porter un message, de parler du don d'organes", assure-t-il.
"Il faut en parler autour de soi. Cela permet à nos proches de savoir ce que l'on envisage, en cas de drame. Il faut aussi aborder la question des donneurs vivants, c'est une autre possibilité. Le don d'organe, c'est important. Et ça marche", conclut-il.