Les Rouennais ont découvert en ce début de mois de juillet 2024 un imposant échafaudage monté pour étayer l'une des façades du Gros-Horloge. Fragilisé, le monument doit être sécurisé d'urgence et restauré début 2025.
Trônant en plein cœur du centre historique de la ville aux 100 clochers, l'arche du Gros-Horloge est devenue avec le temps l'un des symboles de la ville de Rouen (Seine-Maritime). Construit à la Renaissance, le monument porte les stigmates de ces quelque 500 années d'existence.
Depuis ce début de semaine, un échafaudage a d'ailleurs été installé en urgence pour soutenir la façade ouest (celle qui donne sur la rue Jeanne-d'Arc) de la bâtisse, qui menaçait de s'effondrer.
Un insecte mangeur de bois
"On a constaté que la façade se décollait du plancher", nous raconte Élisabeth Labaye, conseillère municipale de Rouen, déléguée au patrimoine, confirmant une information de Paris-Normandie.
La cause : le bois de la structure est dans un état de dégradation avancée du fait notamment d'un insecte xylophage (littéralement mangeur de bois) qui s'appelle la petite vrillette et que l'on surnomme parfois "le ver de bois".
Autre facteur de délabrement : les pluies abondantes de ces dernières semaines, qui ont accéléré les infiltrations dans le bois et fragilisé les poutres du bâtiment.
"Il a fallu prendre ce que l'on appelle en urbanisme des mesures conservatoires afin de sécuriser le site pour la population. Des étais vont donc progressivement être posés dans le mois qui vient afin de soutenir la structure en attendant les travaux de rénovation", explique l'élue.
Des travaux prévus pour 2025
Des travaux qui étaient déjà prévus par la municipalité mais dont le calendrier va désormais s'accélérer.
Les études vont être lancées rapidement, puis avec l'accord de la DRAC (Direction régionale des affaires culturelles, en charge de valider les travaux effectués sur des éléments patrimoniaux) un appel d'offres sera réalisé d'ici à la fin de l'année.
Les travaux devraient donc à ce rythme commencer début 2025.
Nous allons purger les bois de l'insecte, ainsi que des parties les plus dégradées. Nous grefferons ensuite du bois sain avant de reconsolider toute la structure du bâtiment.
Elisabeth Labaye, conseillère municipale de Rouen, déléguée au patrimoine
Coût estimé de l'opération : plusieurs centaines de milliers d'euros. Ce qui représente évidemment une somme pour la municipalité, "mais c'est l'un des emblèmes de notre ville", justifie Elisabeth Labaye.
C'est aussi un coût pour le tourisme alors que le Gros-Horloge devrait se parer d'échafaudages pendant plusieurs mois. Même si cela ne concerne que l’une des deux façades, et que le public pourra encore être accueilli lors des visites du monument.
Et l'élue de conclure : "si nous voulons que notre patrimoine soit restauré, il faut en passer par là".