Le centre Becquerel de Rouen propose un traitement novateur contre le cancer de la prostate

Soigner la maladie et traiter la douleur, voici les promesses de ce nouveau traitement contre le cancer de la prostate, expérimenté depuis plusieurs mois au Centre Henri Becquerel, de Rouen. Un traitement radioactif prometteur, pour le cancer masculin le plus fréquent.

Il s'appelle RIV, comme Radiothérapie Interne vectorisée, et s'avère un traitement très efficace pour lutter contre les cancers de la prostate avancés. 
Depuis six mois, ce traitement novateur est proposé au Centre Henri Becquerel de Rouen, comme dans une dizaine d'établissements en France. Une vingtaine de patients, âgés de 45 à 85 ans, souffrant de cancers de la prostate métastasés, et en échec thérapeutique sur d'autres lignes de traitements, l'ont déjà expérimenté ici.

"Pour l'instant, les traitements de médecine nucléaire sont réservés à des patients présentant une maladie métastatique résistante, en progression malgré les traitements de première et deuxième ligne. Sur les 20 patients actuellement pris en charge au centre Henri Becquerel, l'efficacité du traitement est d'abord clinique. Ces malades souffraient de douleurs, dues notamment à leurs métastases osseuses, et après une ou deux cures, ces patients n'ont plus mal et arrêtent leur traitement de morphine" nous explique David Tonnelet, médecin nucléaire au centre Henri Becquerel.

La médecine nucléaire intervient à deux moments dans la prise en charge des patients qui présentent un cancer de la prostate. La première pour le versant diagnostic : on utilise un traceur pour faire la cartographie précise des métastases du patient, et dans un deuxième temps sur le versant thérapeutique. On utilise alors la radioactivité -le Lutécium 177- pour traiter la maladie et détruire spécifiquement les cellules tumorales. C'est le procédé de la Radiothérapie Interne Vectorisée.

Les traitements par radioactivité diffèrent des traitements par chimiothérapies ou hormonothérapies par leur mécanisme d'action. La radioactivité se fixe sur les cellules tumorales et les détruit.

Un traitement moins lourd

L'intérêt du traitement de médecine nucléaire réside aussi dans ses modalités. Le traitement se fait par injection, en six cures.
La première cure se fait en une nuit d'hospitalisation pour surveiller que le traitement est bien toléré. Si c'est le cas, les cinq autres cures se font en hôpital de jour, espacés de plusieurs semaines. Enfin, ce traitement présente peu d'effets secondaires et semble mieux toléré par le patient que la chimiothérapie.

Une partie du traitement est fabriqué au centre Becquerel, l'autre partie est fabriquée à la demande en Italie, la seule usine au monde en capacité de produire le médicament. Les médecins travaillent donc à flux tendu.
Enfin, ce traitement est pris en charge à 100% par la sécurité sociale.

Le cancer de la prostate parmi les plus fréquents

Le cancer de la prostate est le premier chez l'homme, et représente 25% des cancers masculins, avec 50 400 nouveaux cas par an.
Ce cancer est rare avant 50 ans, et son incidence augmente progressivement avec l'âge. Mais ce cancer est considéré comme de bon, voire très bon pronostic, avec un taux de survie à 5 ans de plus de 90%. La mortalité diminue régulièrement depuis les années 1990, et s'explique par un meilleur dépistage, et l'amélioration des traitements, notamment pour les cancers évolués.

Il est actuellement trop tôt pour faire des pronostics sur ce nouveau traitement par radiothérapie. Les médecins manquent de recul sur la survie ou survie sans progression de la maladie. À court terme, on estime néanmoins que deux tiers des patients vont pouvoir bénéficier de ce traitement, ce qui permettra de stabiliser la maladie et d'améliorer leur qualité de vie.

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