La Métropole Rouen Normandie réduit le financement incitatif de sa plateforme de covoiturage Klaxit, pour faire face à l'explosion de son coût. Entre décembre 2021 et décembre 2022, le nombre de covoitureurs actifs dédommagés a augmenté de... 900% !
Comment lutter contre la pollution aux particules fines ? En réduisant nos trajets automobiles, ou en covoiturant ! La Métropole Rouen Normandie l'a bien compris, en mettant en place dès 2020 un dispositif incitatif de covoiturage, par l'intermédiaire de l'application Klaxit.
Le principe de l'application est simple : il met en relation conducteur et passager sur des trajets domicile-travail. La Métropole Rouen Normandie elle, aide les utilisateurs de la plateforme en subventionnant les covoiturages Klaxit : les conducteurs sont rémunérés, et les trajets des passagers sont offerts.
Selon la distance parcourue, le conducteur percevait jusqu'à présent entre 2 et 4 euros, et le passager voyageait gratuitement. Face au succès de l'application et à l'explosion du nombre de trajets - 8309 lors du lancement de l'opération contre 109 000 aujourd'hui (plus de dix fois plus) -, la collectivité a décidé de revoir ses aides à la baisse, et l'a annoncé, lors du Conseil métropolitain du 6 février dernier.
Après un peu plus d’un an de fonctionnement auprès du grand public, le service est passé de 6 205 personnes inscrites au mois de décembre 2021 à 35 579 au 31 décembre 2022. En termes de covoitureurs actifs, cela représente une augmentation spectaculaire, de 2 873 usagers à 25 095, soit une hausse de... 900% !
La hausse du nombre de trajets et de covoitureurs a immanquablement conduit à une augmentation importante du coût du dispositif.
Pour faire face à cette hausse, la Métropole a donc réduit le montant de l'indemnisation de 1,50 euro à 3 euros pour le conducteur selon la distance parcourue -au lieu de 2 à 4 euros auparavant-, et annulé la gratuité pour le passager, sur les trajets supérieurs à 30 kilomètres.
Rouen, championne du covoiturage en France
Cette réduction de l'aide financière au covoiturage était prévue, selon le président de la Métropole, Nicolas Mayer-Rossignol, l'objectif étant surtout de frapper fort, au démarrage de l'opération. La politique incitative de la Métropole a d'ailleurs porté ses fruits, plaçant la Métropole rouennaise en tête des villes qui pratiquent le covoiturage.
On doit ajuster le curseur pour continuer à être incitatif sur le covoiturage, et nous sommes d'ailleurs les premiers de France, et en même temps réguler pour que l'aide financière ne soit pas trop importante par rapport aux finances de la Métropole
Nicolas Mayer-Rossignol, président de la Métropole Rouen Normandie
Si le dispositif est revu à la baisse, il est néanmoins prolongé jusqu'en septembre prochain.