Un nouveau palais de justice sur la rive gauche de Rouen, c'est un projet dans les tuyaux depuis longtemps. L'état et la chancellerie ont relancé cette année la réflexion, le maire de Rouen y est favorable.
Une justice trop éparpillée, dans un lieu inadapté : voilà les arguments pour plaider la cause d'un tout nouveau palais de justice.
Répartis sur cinq sites différents, les tribunaux pourraient ainsi être rassemblés. Une nécessité pour simplifier et pouvoir également faire face à l'augmentation prévue du nombre de greffiers et magistrats.
Un premier projet face à la maison d'arrêt
Ce projet de déménagement a déjà été étudié et programmé au début des années 2 000 avant d'être abandonné en 2008. En cause, une réforme de la justice initiée par la garde des Sceaux Rachida Dati.
Une réforme qui va alors stopper les autres projets, ce nouveau bâtiment ne verra pas le jour. Il devait être construit Boulevard de l'Europe, face à la maison d'arrêt Bonne Nouvelle.
Le projet relancé ...
Au vu des besoins en place notamment, et la nécessité de regrouper les différents tribunaux (correctionnel, prud’hommes, pôle social, annexe ..), ce projet de cité judiciaire a été relancé.
Comme nous le précise la présidente de la Cour d'appel, " il y a d'abord eu des études pour voir si on pouvait transformer les lieux actuels, on a conclu rapidement que c’était impossible : ils sont trop petits, avec les nouveaux moyens humains annoncés pour 2027, il n’y a pas de place !".
Il faut rester à Rouen, sur la rive-gauche, il y a la proximité de la maison d'arrêt et du commissariat.
Marie-Christine Leprince, présidente de la Cour d'appel de Rouen
... et soutenu par la mairie de Rouen
Ce vendredi 6 septembre 2024, lors de sa conférence de presse de rentrée, le maire de Rouen a souligné qu'il soutenait ce déménagement du palais de justice, "je souhaite que la métropole prenne sa part qu'on puisse avoir un nouveau bâtiment rive gauche."
Soulignant qu'il était urgent que l'Etat s'engage également pour remédier à l'insalubrité de la prison Bonne Nouvelle.
"Ce bâtiment, c'est un joyau, un lieu de tourisme"
Pour le maire de Rouen, cet ancien Parlement de Normandie avec son architecture gothique pourrait "être rendu aux Rouennais."
C'est un endroit maginifique, un joyau pour le tourisme, ça serait un lieu de culture au coeur de la ville.
Nicolas Mayer-Rossignol, maire de Rouen et président de la Métropole Rouen Normandie.
La Cour d'appel reste dans ce lieu historique
Dans le projet, qui a fait l'objet d'une réunion au printemps 2024, il n'est pas question de déménager tout le palais de justice sur la rive gauche.
La Cour d'appel, qui comprend la cour d'assises de Seine-Maritime, la cour criminelle, les chambres civiles restent dans le bâtiment historique. Cela représente une centaine de personnes, tandis que le nouveau bâtiment en accueillerait entre 200 et 250. " La cour d'appel, précise sa présidente, restera au cœur de Rouen, dans son lieu actuel."
Ce nouveau projet est encadré par l'APIJ, l'agence publique pour l'immobilier de la justice. Aucune échéance n'est encore fixée, ni le lieu où cette cité judiciaire pourrait être construite. La magistrate s'inquiète de la situation budgétaire générale mais rappelle que ce projet d'envergure reste indispensable pour l'avenir.