La tour de 89 mètres domine la rive gauche de Rouen depuis 59 ans. Les derniers étages doivent être surveillés de près. Des éléments de béton se détériorent. Le département de Seine-Maritime passe un appel d'offres pour installer des systèmes de mesure.
Pour comprendre le point de fragilité de la tour des archives, il suffit de revoir l'arrivée du funambule Nathan Paulin après sa traversée vertigineuse au-dessus de la Seine. C'était le 1er juillet 2022.
Sur l'image, on voit la façade sud-ouest, face aux quais. Elle est composée de petites niches appelées par les architectes des claustras ou moucharabiehs (parois ajourées). Ce sont des éléments préfabriqués en béton.
Une étude d'instrumentation pendant plusieurs mois
Ces milliers d'éléments ont l'âge de la tour inaugurée en 1965. Leur état se dégrade surtout en partie haute, explique les services du Département de Seine-Maritime.
"Une campagne de rénovation des moucharabiehs a été menée en 2006. Cependant, des pathologies continuent d’être observées, principalement sur la face Sud-Ouest et de manière dégressive en descendant dans les étages."
Avant de lancer des travaux de confortement, une étude d'instrumentation aussi appelée "monitoring" va être menée pendant plusieurs mois. L'appel d'offres est en cours.
L'auscultation d'ouvrage est très fréquente pour les ponts, les tunnels, barrages. Des capteurs reliés à des logiciels permettent de collecter des données.
Dans le cas de la tour des archives, le Département précise :
A priori, les pathologies relevées pourraient s’expliquer par le mouvement de la tour au vent, accru en partie haute.
Département de Seine-Maritime
La tour des archives est construite en béton armé et pierre de taille de Bourgogne. Ce qu'il faut savoir :
- 89 mètres de hauteur (104 avec l'antenne)
- 34 étages
- Architectes : H. Bahrmann, R. Leroy et R. Dussaux
- 37 kilomètres de linéaires pour les archives
- Classée monument historique depuis 2020
Depuis 2007, la façade côté Seine s'illumine grâce à un réseau de 8000 diodes. Ce sont précisément les décors de béton ajourés qui permettent cette mise en lumière sur 90 mètres de hauteur.
La tour des archives fut la première "media façade" de France.
La tour des archives fait partie du panorama, on dit aujourd'hui aussi"skyline" de la ville. Située face à un autre monument plu haut, la cathédrale.
La tour apparait dans plusieurs scènes de films tournés à Rouen.
Dans le polar de 1975 "Adieu poulet" (Pierre Granier-Deferre), la cité administrative était devenue le commissariat de police.
La tour fut immortalisée dans un plan réunissant deux grands comédiens, Lino Ventura et Patrick Dewaere.