Manifestation à Rouen: qui va payer pour les dégradations des casseurs ?

Mobilier urbain saccagé, poubelles brûlées, vitrines vandalisées… le passage des casseurs à Rouen ce mardi 28 mars, en marge de la manifestation contre la réforme des retraites, a laissé des traces. La ville estime les dégâts à 1 million d'euros. Nicolas Mayer-Rossignol, le maire de la ville, refuse de payer, et en appelle à la responsabilité du gouvernement.

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De passage dans les rues de la ville ce mercredi matin avec quelques membres de sa municipalité, Nicolas Mayer-Rossignol, le maire de Rouen, ne parvient pas à cacher son exaspération. Une centaine de casseurs a déferlé dans la ville ce mardi 28 mars, profitant d'une manifestation pacifique contre la réforme des retraites, pour donner libre cours à des exactions.

Les dégâts sont lourds et estimés à un million d'euros. S'il ne fait aucun doute que les déprédateurs devront  payer, Nicolas Mayer-Rossignol considère que le gouvernement est aussi, à sa façon, responsable de la casse.

Si on compte précisément, si on compte les dégradations des biens publics et si on y ajoute le préjudice en terme d'attractivité pour la ville, on est au moins à 1 million d'euros pour la ville de Rouen. Et il n'y a aucune raison que ce soit les contribuables rouennais, seuls, qui paient cet entêtement, pour ne pas dire autre chose. Cette facture nous l'envoyons à l'Elysée.

Nicolas Mayer-Rossignol, maire de Rouen

Ces dégradations, poursuit le maire de Rouen "c'est le coût de l'obstination -du gouvernement- qui fait le lit des extrêmes, en particulier de l'extrême droite qui se délecte évidemment du ressentiment que le Président de la République contribue à créer par cette obstination".

Un courrier à Emmanuel Macron sera rédigé dans la journée. La mairie va également porter plainte contre X pour les dégradations commises par les casseurs.

Des commerçants également mécontents

"Quand vous voyez tous ces jeunes qui se déchainent, ce n'est pas possible, on ne peut plus les retenir ! On brûle tout, on casse tout ! Des gens qui balancent des cailloux, des chaises… on a peur pour nos vitrines et pour nous. C'est la casse de nos commerces tout simplement" s'inquiète ce commerçant de la rue du Général Leclerc, dans le centre-ville de Rouen.

Ces manifestations engendrent parfois une désertion des centres-villes, avec à la clé des baisses de chiffre d'affaire conséquentes. D'autant que l'inflation et la conjoncture économique ont déjà affaibli un certain nombre de commerces. "Les commerces les plus fragiles, ceux qui ont déjà quelques soucis, notamment dus aux factures d'énergie, se disent est-ce qu'on va pouvoir continuer à exercer notre profession de commerçants dans les mêmes conditions, et surtout à conserver nos employés ?" s'inquiète Philippe Depréaux, le représentant des commerçants de Rouen,

La première variable d'ajustement quand une entreprise est en difficultés, c'est de jouer sur la masse salariale. Quand il y a des casseurs qui viennent nous ennuyer, il faut qu'ils aient conscience que ça pèse aussi sur les plus fragiles d'entre nous

Philippe Depréaux, représentant des commerçants de Rouen

Ces manifestations qui dégénèrent à cause de quelques casseurs ravivent le spectre des Gilets Jaunes. "On a tous en mémoire les violences que l'on subissaient tous les samedis, qui étaient beaucoup plus importantes que celles que nous avons subies hier. Quand on a envie de faire du shopping on ne vient pas dans des centres-villes perturbés de cette façon là" conclut Philippe Depréaux.

A cette violence des casseurs s'ajoutent des difficultés pour accéder au centre-ville et pour s'y garer. En plus de la mise en place de la ZFE qui éloignent ceux dont la voiture est trop vieille… n'en jetez plus pour les commerçants.

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