Après avoir déployé les drapeaux israélien et palestinien sur l'hôtel de Ville de Rouen, Nicolas Mayer Rossignol, le maire, appelle à un rassemblement contre l'antisémitisme à Rouen, dimanche 12 novembre 2023 à 11h. Pour lui, le Rassemblement national n'y a pas sa place.
Vous avez peut-être vu les drapeaux israélien et palestinien et une colombe, sur la façade de l'hôtel de Ville de Rouen (Seine-Maritime) sur une bâche déployée ce jeudi 9 novembre 2023. C'est à l'initiative de l'équipe municipale, pour porter un appel à la paix et à la tolérance.
Un rassemblement contre l'antisémitisme à Rouen ?
Les membres du conseil appellent à la tenue d'un rassemblement devant l'hôtel de Ville ce dimanche 12 novembre à 11h. L'association des Maires de France appelle quant à elle à un rassemblement devant chaque préfecture de département dimanche à 15 heures.
Pour Nicolas Mayer-Rossignol, maire socialiste de la ville, le Rassemblement national "n’a aucune place ni aucune légitimité dans les rassemblements républicains". Interview.
Pourquoi avoir dressé les couleurs d'Israël et de la Palestine sur le fronton de l'hôtel de Ville ?
Ça peut paraître dérisoire mais on pense - on en a discuté avec tous les groupes politiques du conseil municipal - que c’est important d’envoyer comme message que nous voulons la paix.
À un moment où chacun peut être si prompt à prendre un parti contre les autres, où les violences augmentent, où il y a des atrocités innommables et inhumaines…Ce message est essentiel. Nous sommes la République française ensemble.
Et le message que l'on porte est double : c'est un appel pour la paix à la fois internationale mais aussi nationale et locale.
L'horreur n'en finit plus. Même si cela peut paraître dérisoire, nous lançons cet appel fraternel de @Rouen : un appel pour la PAIX, par-delà nos différences de convictions politiques ou religieuses. "C'est qu'au fond, il n'y a qu'une seule race : l'Humanité" (Jean Jaurès). pic.twitter.com/cEditdL0aF
— Nicolas Mayer-Rossignol (@NicolasMayerNMR) November 9, 2023
En tant que maire, je constate une aggravation des tensions... il y a des actes antisémites, à Rouen, et partout en France… Il y a aussi des actes contre les musulmans ou supposées être musulmanes.
Mais ici nous sommes une seule communauté nationale. Nous sommes toutes et tous Français, que l’on croit ou que l’on ne croit pas, et si l’on croit, quelles que soient nos croyances et nos orientations politiques.
Vous appelez à un engagement transpartisan pour la paix...
Les présidents du Sénat et de l'Assemblée nationale ont appelé à une marche contre l'antisémitisme ce dimanche 12 novembre à Paris. Nous réfléchissons nous aussi à organiser un rassemblement à Rouen. Ce n'est pas une démarche partisane, elle a été discutée avec tous les élus du conseil municipal.
"C’est un parti qui prône la haine de l’autre"
Il n'y a pas d'élu Rassemblement national ou d'élu d'extrême droite dans ce conseil municipal. Il n'y a pas non plus d'élu LFI.
Pour ma part, c’est clair, le Rassemblement national est un parti d’extrême droite, fondé par des antisémites, par des racistes, par des xénophobes. C’est un parti qui prône la haine de l’autre. Il n’a aucune place ni aucune légitimité dans les rassemblements républicains, qui sont des rassemblements pour la tolérance, contre le racisme, contre l’antisémitisme.
Toutes celles et ceux qui portent ces valeurs de tolérance, de lutte contre les formes de racisme ont leur place. Les autres, non.
Vous étiez absent des rassemblements pro palestiniens organisés ces dernières semaines par des collectifs associatifs...
Je ne cautionne pas un certain nombre de messages que j’ai pu entendre dans ce type de rassemblement. Je n’ai qu’un seul camp, celui de l’humanité. C’est le camp de la paix que nous devons défendre ensemble.
La paix ne peut pas se faire au détriment d’un État. Quelles que soient les tensions, les atrocités, les violences, les opinions divergentes, nous ne nous en sortirons pas si nous ne portons pas un message de paix.
Tout ce qui ne contribue pas à la paix, dans la période, est dangereux.