Un mois après la catastrophe de Lubrizol, des interrogations persistent

Un mois après l'accident industriel on ignore d'où le feu a démarré. On ignore également à hauteur de combien les agriculteurs et commerçants vont être remboursés. Enfin, on ne sait pas quelles conséquences auront les fumées sur le long terme.

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L'incendie de l'usine Lubrizol a eu lieu il y a tout juste un mois. Dans la nuit du 25 au 26 septembre 2019, et dans les heures qui ont suivi, près de 10.000 tonnes de produits chimiques ont brûlé dans l'entreprise rouennaise Lubrizol et chez son voisin Normandie Logistique. 
 

 
Depuis de nombreuses questions restent sans réponses. A commencer par l'origine du feu. Pour l'heure, les autorités ignorent comment l'incendie a démarré. Il y a quelques jours, le parquet de Paris en charge de l'enquête communiquait en expliquant qu'il était impossible de savoir - à l'heure actuelle - si le feu a débuté au sein de Lubrizol ou de l'entreprise voisine, Normandie Logistique. 

Le directeur général de l'entreprise Normandie Logistique, Christian Boulocher, était l'invité de France 3 Normandie le 25 octobre 2019 :
 

Le directeur général de la société Normandie Logistique regrette notamment les propos du directeur de la DREAL, Patrick Berg, devant les députés.

J'ai transmis au parquet un procès-verbal comportant le relevé de plusieurs infractions pénales, Patrick Berg, directeur de la DREAL, à propos de Normandie Logistique.

Les mots qui ont été utilisés devant l'Assemblée Nationale m'ont blessé, Christian Boulocher directeur général de l'entreprise Normandie Logistique

 

Des fumées non toxiques ?

 

Depuis l'accident industriel, les autorités se veulent rassurantes sur les conséquences des fumées sur la santé. A plusieurs reprises, des prélèvements ont été réalisés, pour déterminer la toxicité des fumées qu'ont respiré les seino-marins ces dernières semaines. Il a été répété que ces prélèvements n'ont montré aucun signe de toxicité aigüe. Mais la population a pris les devants et de nombreux rouennais ont eux-mêmes fait des prélèvements sanguins. On ignore pour l'heure les conséquences de cette fumée pour la santé sur le long terme. 

Une grande enquête de santé devrait démarrer pour mesurer l'impact du panache de fumée sur les populations concernées. Elle concernera les 215 communes qui se sont retrouvées sous le panache de fumée de 22 km de long. 

L'objectif de l'enquête de santé ... c'est de mesurer les nuisances qui ont été vécues par les personnes exposées, les symptômes ressentis, l'impact sur la qualité de vie, les relations sociales, familiales, professionnelles et puis les conséquences psychosociales et la santé perçue - Anne Laporte, Santé publique France.

Les premiers à avoir réalisé des prélèvements sanguins sont les pompiers qui sont intervenus sur le site pendant l'incendie. Six d'entre eux présentent des bilans hépatiques anormaux sans que l'on ne sache si cela est lié aux fumées de Lubrizol.

Enfin, il y a quelques jours l'Agence Régionale de Santé confirmait que l'eau de l'agglomération rouennaise est potable

Selon Lubrizol, 90% des produits qui ont brûlé lors de l'incendie sont naturels

 
Lors d'une conférence de presse, la direction de Lubrizol s'est voulue rassurante. Elle a notamment communiqué sur la composition des produits brûlés. Selon la société américaine, la fumée était composée de 90% de carbone, d'hydrogène, d'oxygène et d'azote. 
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 Les dirigeants de l'entreprise ont également confirmé qu'ils rembourseraient les agriculteurs touchés par la catastrophe. En revanche, Lubrizol refuse de communiquer le montant qu'elle accordera aux agriculteurs victimes de la catastrophe.

 L'incendie a causé aux agriculteurs un préjudice global estimé "entre 40 et 50 millions" d'euros et 3.000 agriculteurs ont été concernés par les conséquences de l'incendie, selon le ministre de l'Agriculture, Didier Guillaume. 

 

300 à 400 personnes mobilisés devant le palais de justice de Rouen

Un mois après l'incendie, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées devant le palais de justice, à Rouen. Tous exprimaient leurs colères et leurs craintes. Les syndicats CGT et Solidaires ainsi que l'association France Nature Evnironnement ont participé au rassemblement qui s'est déroulé dans le calme.
 
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