Plusieurs migrants en situation irrégulière enfermés au centre de rétention de Oissel, près de Rouen dénoncent leurs mauvaises conditions de vie. Ils seraient, selon eux, victimes de violences policières. Pour le faire savoir, ils ont suivi ces derniers jours une grève de la faim.
Cela fait plusieurs mois que la grogne a gagné le centre de rétention administrative de Oissel en seine maritime. Plusieurs migrants en situation irrégulière, enfermés dans ces murs, dénoncent des conditions de vie "indignes" durant leur période de rétention administrative. Ils seraient, selon eux, les victimes récurrentes de violences policières et d'humiliations diverses.
Pour le faire savoir et pour que cela s'améliore, ils ont été une quarantaine à entamer ces derniers jours une grève de la faim. Commencée, jeudi dernier, leur action, massivement suivie, a pris fin ce mercredi 16 janvier. Ce mouvement avait été amorcé dans d'autres centres de rétention.
Un Soudanais aidé par une militante pour la défense des droits humains a également porté plainte contre le Centre de rétention de Oissel. Une lettre collective sur ces conditions difficiles a également été rendue publique.
Le quotidien "y serait pire qu'en prison !"
Nous, retenus du centre administratif de Oissel.
Nous sommes enfermés dans un centre qui n’est pas en état d’accueillir dignement des gens.
Ici les policiers nous cassent le moral, ici les 45 jours nous paraissent être 45 ans.
C’est encore pire que la prison, la nourriture est encore plus immonde. Même les yaourts sont mauvais ici.
Le centre devrait être fermé, tellement il est en mauvais état. On en a marre de cet endroit où les actes racistes sont quotidiens.
Quand on résiste, comme certains, les conséquences peuvent être 6 jours d’isolement, qui sont une véritable torture physique et moral.
Même quand tu sors, tu sais que tu risques de revenir ici. On espère, donc obtenir des améliorations concrètes.
Ici c’est pas humain, on pousse les gens à bout. On te montre que tu n’as plus de vie devant toi.
Nous revendiquons:
La fermeture de ce centre de rétention qui n’est plus en état d’accueillir des humains dignement.
Le changement de l’équipe de policiers de jours, présente depuis trop longtemps et qui se comporte comme une mafia.
La fin des violences policières au centre de rétention et pendant les déportations.
La fin des condamnations inutiles a de la prison, comme quand on est condamné pour avoir refusé d’aller voir le consul.
Un véritable accès aux soins.
Respect de l’intimité des parloirs, et des parloirs qui durent plus longtemps pour respecter le besoin de voir ses proches.
Un accès permanent à la cour.
La fin de l’isolement, qui est un moyen de pression à l’intérieur. C’est un endroit où on nous torture moralement et physiquement.
La fin des actes racistes de l’administration ou de la police.
Des retenus du centre d’Oissel, le 27/12/2018
De leur côte, les représentants syndicaux des policiers, ont démenti tout acte de violence.