Depuis septembre, les salariés attendent de connaitre le sort de leur usine mise en vente par le propriétaire finlandais. Elle a une énorme capacité de recyclage de papier carton. L'intervention de l'Etat pourrait faciliter la cession.
Il y a urgence. Selon les syndicats, les licenciements seront prononcés mi-juillet, si aucun projet de rachat n'est acté. Le groupe finlandais UPM avait annoncé en septembre la mise en vente de son usine de Grand-Couronne (agglomération de Rouen). Les offres de reprise devaient être déposées jusqu'au 15 mai.
►Le 26 mai, vingt-deux députés de tout le pays (dont 4 normands de la République en Marche : Stéphanie Kerbarh Claire O'Petit, Sira Sylla, Annie Vidal) ont écrit au ministre de l'Economie Bruno Le Maire. Barbara Pompili, Députée de la Somme, Présidente de la commission du développement durable signe cette lettre.
"L’Etat doit faciliter la reprise de ce fleuron industriel français et ainsi assurer un avenir à la filière du papier recyclé en France. Nous en avons le savoir et les compétences."
"Les usines de recyclage papier carton n’ont pas la capacité suffisante pour recevoir l’ensemble des déchets cartons produits sur le territoire français. Une partie des déchets sont envoyés en Asie du Sud-Est mais plusieurs de ces Etats ont décidé de ne plus recevoir les déchets de papier carton. Les centres de tri français sont saturés et nous devons trouver une solution pour réduire nos exportations de déchets et les traiter en France".
► Le 25 mai, une cinquantaine d'élus dont trois parlementaires et le maire PS de Rouen avaient appelé le gouvernement à "sauver"ce site qui emploie 228 personnes à Grand-Couronne. (800 emplois indirects).
Il y a un projet alternatif, porté par les salariés eux-mêmes, il doit pouvoir être entendu par les pouvoirs publics
"Le seul site français de recyclage papier risque, si rien n'est fait d'ici le 15 juin (date limite annoncée par UPM), de fermer purement et simplement", s'alarment les élus dans un courrier daté de lundi, adressé au Premier ministre Édouard Philippe et signé notamment par le maire PS de Rouen Yvon Robert, le député PS Christophe Bouillon, les sénateurs PS Didier Marie et Nelly Tocqueville.
Ce site , a une puissance de recyclage de l'équivalent du tri de 24 millions d'habitants, sa chaudière biomasse peut chauffer une ville de 20.000 habitants et il comprend une station d'épuration pouvant subvenir aux besoins de 400.000 personnes
► Le 15 mai, les élus du parti communiste de Seine-Maritime avaient été les premiers à interpeller le Premier Ministre.
"Est-ce cela, la France d'après?"
"Va-t-on laisser 1.000 familles sur le carreau? Faute de recyclage, va-t-on demainêtre obligé d'enfouir ou de brûler du papier en France? Est-ce cela, la France d'après?", poursuivent les élus.Les signataires demandent "que la puissance publique intervienne pour imposer à UPM un délai plus long, empêcher la fermeture et sauver le site en facilitant le rachat".
"Le site pourrait devenir recycleur pour des tiers. Des débouchés pour de nouveaux produits, notamment dans le domaine du carton d'emballage et du conditionnement, sont économiquement attractifs. Un repreneur industriel sérieux s'est manifesté" précisent les élus.
"Mais les besoins financiers sont importants -le fonds de roulement est estimé autour de 80 millions d'euros- et la crise sanitaire rend les choses bien plus compliquées", admettent-ils.
Faciliter la vente à un groupe belge intéressé
Selon des représentants du personnel, le groupe belge VPK Packaging notamment était toujours intéressé par le site, même si il n'a pas déposé d'offres dans les délais impartis par le PSE (le 15 mai) car il n'a pas réussi à s'entendre avec le groupe finlandais et en raison de la crise sanitaire.VPK ne voit toutefois pas de concrétisation possible avant fin 2020, début 2021, d'après la même source.