Le week-end s'achève mais c'est toujours la confusion. Le P.S annonce un résultat serré mais définitif pour l'élection comme premier secrétaire d'Olivier Faure. Le mouvement du maire de Rouen Nicolas Mayer-Rossignol explique que les comptes de voix ne sont en fait pas terminés.
513 voix sépareraient Nicolas Mayer-Rossignol, maire de Rouen d'Olivier Faure, selon le communiqué du Parti Socialiste publié dimanche après-midi.
"Votes exprimés : 23527 exprimés
Olivier Faure : 12020 voix : 51,09 %
Nicolas Mayer Rossignol : 11507 voix : 48,91 %"
Ce résultat est présenté comme celui de la "commission de récolement", terme peu connu mais familier dans les musées pour recenser les collections et dans les partis quand il s'agit de recompter des voix.
Un recomptage interrompu avant la fin selon "Refondations"
"Refondations" c'est le nom du texte d'orientations de la candidature de Nicolas-Mayer Rossignol à l'élection de secrétaire général du parti socialiste.
Ce dimanche après-midi, un communiqué a été publié au nom de "refondations". Il explique que le recomptage a été arrêté et qu'un "marchandage global" aurait été proposé.
"La direction sortante de notre parti soutenue par les représentants d'Olivier Faure, propose d'arrêter cette étude systématique et, jusqu'au bout des résultats, remontés des fédérations et des contestations, en échange d'un marchandage global d'un résultat donnant arbitrairement la majorité à Olivier Faure. C'est inacceptable, aucun parti démocratique, ne peut l'accepter"
Texte d'orientations "Refondations"
Indigne d'un grand parti politique avec une grande histoire
Nicolas Mayer-Rossignol a déclaré en fin d'après-midi qu'il "refusait de se taire". Il y a "une faillite politique et morale", des "pratiques installées dans certaines sections" "Dans le parti de Jaurès, insiste t-il "la démocratie doit être respectée".
Invité de l'émission "Dimanche en politique" sur France 3 Normandie , le maire de Rouen a déclaré avec calme mais le regard déterminé.
"Sans langue de bois, c'est pathétique. Collectivement, c'est très mauvais il y a 23 000 votants. Ce n'est pas normal qu'un parti démocratique, un grand parti politique avec une grande histoire ne soit pas capable d'organiser un scrutin d'une manière claire rigoureuse sincère et qu'on n'ait pas des résultats dans la soirée ou le lendemain au plus tard"
Nicolas Mayer-RossignolDimanche en politique. France 3 Normandie
"On a déjà eu des conflits, on s'en est remis"
Quel sera la suite de ce "bras-de-fer" entre les deux représentants du même parti ?
L'émission "Dimanche en politique" a réuni un élu socialiste chevronné Marc-Antoine Jamet, le maire de Val-de-Reuil et un jeune député socialiste de l'Eure Philippe Brun élu avec l'étiquette PS-NUPES.
"Nous sommes la belle alliance de Jean Jaurès, de l'idéal et du réel. Il n'y aura pas de retour de la gauche au pouvoir sans un parti socialiste fort dans cette grande union de la gauche"
Philippe Brun, député socialiste de l'EureDimanche en politique. France 3 Normandie
Marc-Antoine Jamet, l'aîné, qui fut directeur de cabinet d'Henri Emmanuelli et Laurent Fabius relativise ce pénible épisode dans la longue histoire du parti socialiste. "Il y a déjà eu des affrontements très forts"
L'Idée socialiste, elle existera toujours. C'est réguler par les services publics et la fiscalité les conditions sociales, la pleine réussite de chacun. Cette idée de l'économie régulée par le social, elle restera.
Marc-Antoine Jamet, maire socialiste de Val-de-ReuilDimanche en politique. France 3 Normandie
VIDEO - Revoir l'émission "dimanche en politique" présentée par Emilie Leconte
La semaine sera encore mouvementée au parti socialiste. Le week-end prochain, le congrès se déroulera à Marseille sous un ciel orageux.
Avec un humour caustique, Nicolas Mayer Rossignol a souhaité que cela ne ressemble pas à une "boucherie dans une cabine téléphonique". Le maire de Val-de-Reuil a conclu "il y a une semaine avant le congrès de Marseille, il faut espérer que cela ne soit pas un congrès de boullabaisse"