Peau qui gratte, rougeurs, démangeaisons : attention aux poils de chenilles et aux puces de canards

Attention aux promenades dans les forêts, parcs et jardins, ainsi qu'aux baignades en eau douce.

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Depuis l'arrivée des beaux jours et la reprise des sorties en milieu naturel, les professionnels de santé de Normandie voient arriver de nombreuses personnes souffrant de crises d'urticaire ou d'allergies.
Deux phénomènes saisonniers sont à l'origine de ces démangeaisons et rougeurs sur la peau : les chenilles processionnaires et les puces de canard.

Sur terre : les chenilles urticantes

Détectées dans le sud de la France il y a une dizaine d'années, les chenilles processionnaires sont petit à petit remontées jusqu'en Normandie et pullulent en juin. Il y a celle du chêne, celle du pin et la "Bombyx".

Ces charmantes petites bêtes ont la particularité d'avoir des poils aux effets urticants. Des poils qui, comme le précise l'Agence régionale de santé de Normandie, "peuvent être à l'origine d'atteintes cutanées, oculaires, respiratoires ou allergiques chez les personnes exposées".
Pour ne rien arranger, les poils de ces chenilles sont très volatils et peuvent être portés par le vent à plusieurs mètres de distance des nids où se trouvent les chenilles.

Au contact de la peau, ces poils urticants peuvent être à l'origine d'atteintes sur la peau mais aussi dans les yeux et déclencher des problèmes respiratoires ou allergiques.

L'Agence régionale de santé conseille, en cas d'exposition ou de doute d'exposition aux poils de chenilles, de prendre une douche et changer de vêtements.

En cas d'irritation cutanée ou oculaire, de troubles respiratoires, et notamment pour les personnes allergiques et/ou asthmatiques, il faut consulter rapidement un pharmacien ou un médecin et, en cas d'urgence, appeler le 15.

Lutter contre la prolifération de ces chenilles reste difficile. Il faut donc suivre des mesures de prévention pour éviter d'être contact avec les poils urticants comme par exemple :

  • Eviter de rester sous ou près des arbres colonisés ; ne pas toucher les chenilles ni les nids ou les cocons
  • Ne pas laisser jouer les enfants à proximité d'un arbre atteint. Les munir de vêtements à longues manches, de pantalons, d'un couvre-chef et éventuellement de lunettes
  • Eviter de faire sécher du linge sous des arbres contenant encore des nids
  • Ne pas utiliser du linge (serviette, vêtement) qui a été posé au sol; veiller au rangement du linge à l'abri des contaminations
  • Arroser soigneusement les zones concernées de manière à faire disparaître dans le sol les poils urticants et réduire ainsi les risques de contact de l'allergène avec les enfants
  • Ne pas se frotter les yeux en cas d'exposition

A noter que les animaux (et notamment les chiens) peuvent être également touchés par les poils urticants de ces chenilles. 

L'Agence régionale de santé de Normandie demande aux personnes qui constatent la présence d'un nid de chenilles processionnaires de faire un signalement en mairie. Cela permet de programmer une destruction mais aussi de situer la progression géographique de ces chenilles et de mieux prévenir la population.

Afficher en plus grand la carte de la présence de chenilles urticantes en Normandie © ARS (pdf)

Dans l'eau : les puces de canard

Autre source de problèmes cutanés en ce mois de juin 2021 : les baignades en eau douce comme dans les lacs, étangs, rivières ou anciennes carrières aménagées en base de loisirs.

Plonger son corps ou ses jambes dans l'eau douce peut être une source d'apparition de boutons sur la peau et/ ou de démangeaisons par contact avec la "puce du canard".
En réalité il ne s'agit pas d'une puce mais d'une larve qui pénètre dans la peau et provoque ce que le corps médical appelle la  "dermatite des nageurs".

Cette larve, dite "de trichobilharzia", provient de parasites qui infestent des oiseaux aquatiques comme les cygnes, les oies et les canards, et certains mollusques.

Le contact avec ces larves peut produire une affection cutanée passagère pouvant être à l’origine d’allergies. Comme le précise le ministère de la Santé cette affection est généralement bénigne, même si la réaction est souvent violente.

La "dermatite du nageur" se manifeste aussitôt après la baignade par des picotements aux points de pénétration des larves. Peu après, apparaissent sur la peau de petites plaques rouges et des vésicules qui persistent cinq à quinze jours sans laisser de traces, mais qui peuvent provoquer des démangeaisons importantes. Ces éruptions sont localisées sur les parties du corps non couvertes par les maillots de bain.

A l’occasion d’une nouvelle exposition, les lésions peuvent être accentuées par une réaction d'hypersensibilité (phénomène d’allergie).

Après des cas signalés ces derniers jours dans des bases de loisirs aquatiques de Seine-Maritime, l'Agence régionale de santé de Normandie rappelle quelques mesures de prévention contre les effets  de ces "puces de canard":

  • Eviter la baignade en dehors des zones aménagées et surveillées
  • Eviter les baignades prolongées
  • Prendre impérativement une douche prolongée dès la sortie du bain
  • S'essuyer vigoureusement pour éliminer les cercaires restant éventuellement sur la peau

L'ARS-Normandie demande par ailleurs aux personnes présentes près des plans d'eau de ne plus nourrir les oiseaux aquatiques afin de réguler la population des canards.

Que faire en cas d'infection ?
En cas d'apparition des symptômes de la "dermatite des nageurs", il est conseillé de consulter un médecin ou de se rendre dans une pharmacie pour recevoir un traitement symptomatologique adapté : application locale de pommades anti-inflammatoire (dermocorticoïdes) ou, en cas de surinfection, d'acide fusidique. Ces traitements entraînent une régression rapide des lésions.

Mettre de la glace sur les zones touchées, dès l'apparition des premiers signes, procure un soulagement immédiat.

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