Geoffroy de la Tousche, prêtre du diocèse de Rouen, a réagi dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux, au lendemain de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques dirigée par Thomas Jolly.
"Tant qu’on sera capable d’utiliser les repères essentiels de la foi catholique pour s’en moquer, c’est que nous serons, encore et toujours dans notre société française et mondiale, des repères forts de valeur, de foi, d’espérance." Le père de la Tousche se distingue du discours officiel de l’Église.
Dans un communiqué officiel, les évêques de France ont dénoncé une cérémonie marquée par des “scènes de dérision et de moquerie du christianisme”, tout en saluant les “moments de beauté, d’allégresse, riches en émotions”.
L’archevêque de Rouen, Monseigneur Lebrun est allé dans ce sens en déclarant dans Paris Normandie : "Il y a des blessures. Je suis dans une interrogation : quel plaisir de se moquer de Jésus ? " Évoquant le directeur artistique Thomas Jolly et ses origines rouennaises, Monseigneur Lebrun répond qu’il aimerait le rencontrer pour qu’il lui explique.
"Acceptez que l’on se moque de vous"
Plus progressiste, le père de la Tousche reconnaît que certains éléments de ce spectacle "extraordinaire" l’ont choqué mais qu’il souhaitait que ses amis catholiques "s’en moquent". Il y voit d’une certaine manière, une façon comme une autre de parler de la religion catholique.
"Vous serez capables de dire au monde ce qui nous habite, ce qui nous est essentiel. Le jour où l’on ne parlera plus de nous, c’est que nous aurons été effacés par notre propre faute, de la culture, de la civilisation et de l’histoire. Soyez fiers de votre histoire. Acceptez que l’on se moque de vous, c’est que vous êtes des repères. God Bless you" Il termine par cette formule en anglais qui fait référence à la série de podcasts des catholiques de Rouen disponible en ligne.
"Une parole décalée pour notre temps. Des sujets toujours abordés avec beaucoup d’éléments concrets", telle est la promesse affichée dans ces contenus spirituels et philosophiques.
"Une grande fête païenne reliée aux dieux de l’Olympe"
De son coté, Thomas Jolly répond depuis plusieurs jours aux polémiques soulevées par son spectacle grandiose : "Vous ne trouverez jamais chez moi une quelconque volonté de moquerie, de dénigrer quoi que ce soit. J’ai voulu faire une cérémonie qui répare, qui réconcilie. Aussi qui réaffirme les valeurs de notre République", a déclaré l’artiste sur BFMTV.
Était-ce la Cène ? Ce n’était "pas mon inspiration", a répondu Thomas Jolly. "Je crois que c’était assez clair, il y a Dionysos qui arrive sur cette table. Il est là, pourquoi ? parce qu’il est dieu de la fête […], du vin, et père de Sequana, déesse reliée au fleuve". "L’idée était plutôt de faire une grande fête païenne reliée aux dieux de l’Olympe… Olympe… l’Olympisme", a-t-il ajouté.
En complément, le comité d’organisation des JO de Paris a expliqué qu’il n’y avait eu "aucune intention de manquer de respect à un groupe religieux".