Des policiers attaqués par des tirs de mortier près de Rouen

Le commissariat de police de Grand-Quevilly a été la cible d'un groupe hostile. Trois mineurs sont en garde à vue. Le maire exprime sa colère et interpelle le gouvernement.

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Ce lundi matin (11 janvier 2021) trois mineurs étaient toujours en garde à vue à l'hôtel de police de Rouen pour incendie volontaire et violences volontaires aggravées. Le plus jeune a 13 ans, les deux autres sont âgés de 14 ans.

Cette garde à vue (prolongée) fait suite à une affaire qui a débuté samedi.

Un vol de draisienne

Dans l'après-midi de samedi, effectuant une patrouille dans le cadre des opérations de prévention des vols et holdups dans les commerces pendant la période des fêtes, une patrouille de la police nationale circulait dans le centre commercial du Bois-Cany de Grand-Quevilly, à quelques kilomètres au sud de Rouen.

Les policiers ont repéré un groupe de jeunes en possession d'une draisienne électrique. L'engin ressemblant exactement à la description d'une draisienne déclarée volée un peu plus tôt le même jour, dans la même commune.

A la vue de la patrouille, le groupe a pris la fuite et a disparu, sans avoir pu être  rattrapé par les policiers. La draisienne a tout de même été récupérée, ainsi qu'une sacoche appartenant à l'un des fuyards, tombée pendant la poursuite.

Attaque du commissariat

A 19h30 les policiers sont ensuite rentrés à leur commissariat de Grand-Quevilly, boulevard Maurice Ravel. A leur arrivée, leur véhicule a été la cible de jets de projectiles. Quelques minutes plus tard, une fois à l'intérieur de leurs locaux, ils ont entendu des bruits anormaux sur les vitres des fenêtres.

En regardant ce qui se passait, les policiers ont vu un groupe hostile qui effectuait des tirs de mortiers d'artifice et qui lançait des fumigènes sur leur commissariat. Un des fumigènes, fiché dans la toiture, ayant déclenché un début d'incendie.  

Des renforts ont été appelés et un équipage de la BAC (Brigade Anti Criminalité) est arrivé sur place. Un des policiers a été visé directement par un des tirs de mortier, mais pas touché.

Trois suspects arrêtés

Parmi les assaillants, un des jeunes est reconnu, c'est un de ceux vus au centre commercial avec la draisienne, celui qui avait perdu sa sacoche.

Trois suspects ont été interpellés et placés en garde à vue. Trois (jeunes)  mineurs. Il s'agit d'un habitant de Rouen âgé de 13 ans, un habitant de Grand-Quevilly âgé de 14 ans et d'un habitant de Petit-Quevilly âgé de 14 ans.

Leur garde à vue a été prolongée. Une enquête est en cours.

"En colère" : la réaction du maire de Grand-Quevilly

Dans un communiqué, Nicolas Rouly, le maire (PS) de Grand-Quevilly a réagi à ces tirs de mortiers et à ces violences contre les forces de l'ordre :  

"Aujourd'hui, je suis un maire en colère.
En colère d’abord après les jeunes délinquants, dont plusieurs mineurs, qui ont tiré hier soir au mortier de feux d’artifice contre le commissariat de Gd Quevilly. Trois d’entre eux ont été arrêtés et l’enquête se poursuit, pour établir l’enchaînement des faits, les auteurs et leurs motivations."

Mais rien ne justifiera jamais une telle violence à l’encontre des forces de l’ordre, qui doivent pouvoir faire leur travail sans subir de représailles, de même que les habitants doivent pouvoir vivre sans la crainte de tels événements. J’exprime ici mon indignation face à l’attaque d’hier soir et mon soutien à la police nationale, pour son action quotidienne de terrain, qui mérite plus de reconnaissance et de moyens."

Nicolas Rouly,  
maire (PS) de Grand-Quevilly

Dans son communiqué, le maire de Grand-Quevilly, a exprimé d'autres raisons à l'origine de sa colère. Colère contre le gouvernement qui "avait promis l’augmentation des effectifs de la police nationale dans l’agglomération de Rouen (36 postes) et n’a toujours pas tenu son engagement."

Et, tout en reconnaissant qu'il "très hasardeux de commenter ces faits à chaud, alors que l’enquête n’est pas achevée"  Nicolas Rouly exprime sa colère "après ceux qui utilisent l’événement d’hier soir pour dénigrer notre ville. La vérité c’est que les agresseurs ont ciblé un commissariat, qui se trouve être implanté à Gd Quevilly mais pourrait l’être ailleurs. Des attaques identiques ont eu lieu à Rouen et un peu partout en France, hélas. Cela ne relativise en rien leur gravité, mais cela situe le bon niveau de réponse: d’une part, il ne s’agit pas d’une spécificité locale; d’autre part, il appartient à l’Etat d’assurer la sécurité de ses propres agents et commissariats."

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