Il aura fallu moins de 10 ans à l’entreprise familiale "Les Torréfacteurs Normands" pour s’exporter au-delà de la Normandie. Leurs cafés sont désormais servis dans cinq ministères à Paris. Voici les raisons de ce succès.
Les Torréfacteurs Normands, c’est une affaire de famille. Depuis plusieurs générations, on aime le café, on le transforme de manière artisanale pour faire ressortir tous les arômes de l’or noir.
Au Havre, l’arrière-grand-mère de Grégoire Meurice torréfiait au bruit : "nous c’est à l’œil : c’est la couleur du grain qui détermine la cuisson. Notre valeur ajoutée, c'est de dire qu’on va sonder le grain. C’est lorsqu’il aura la bonne couleur que l’on va estimer qu’il est bien torréfié et on va arrêter la cuisson. C’est un savoir-faire qu’une machine ne peut pas faire."
Un savoir-faire artisanal perpétué
Passionné par son métier, le fondateur et gérant des Torréfacteurs Normands pourrait parler pendant des heures de sa passion : "le café est un fruit : une cerise dont on va extraire le noyau. On va ensuite le chauffer progressivement jusqu’à 200 °. Cela doit être fait de manière très progressive pour ne pas avoir un grain trop brûlé, juste cuit à cœur pour qu’il développe tous ses arômes une fois moulu et infusé", nous explique-t-il depuis sa boutique située place Saint-Marc à Rouen.
Les Torréfacteurs Normands sont exigeants pour offrir le meilleur à leur clientèle : "c’est un très beau métier, mais il faut être intransigeant sur deux points, la sélection des grains et le mode de torréfaction effectué par le professionnel. Les fournisseurs industriels négligent trop souvent ces deux aspects", peut-on lire sur le site de la marque.
Trouver la couleur parfaite
"On recherche une couleur pendant le processus et dès qu’on l’obtient, on arrête la cuisson pour qu’il refroidisse le plus vite possible. La plupart des torréfactions industrielles doivent aller très vite. Elles chauffent à plus de 900 degrés. Pour répondre à leurs commandes, elles produisent une tonne de café en 90 secondes sur des tapis roulants quand un torréfacteur artisanal fait 15 kilos en 20 minutes.. On aura une quantité énorme de café, mais souvent très noir, très gras : une torréfaction dite à l’italienne. Nous, on torréfie « en robe de moine » (en référence à la couleur des grains de café) ce qui donne une plénitude aromatique des grains au café".
Ils ne sélectionnent que 36 cafés de spécialités ou d’exception, des grains naturellement très aromatiques. Seuls les cafés pur arabicas sont travaillés par la marque normande "avec beaucoup moins d’amertume beaucoup moins de caféine. Notre but c’est magnifier le travail des producteurs."
Un partenariat avec le traiteur Erisay
Depuis deux ans, les Torréfacteurs normands travaillent en partenariat avec la société de restauration et de traiteur Erisay. Le prestigieux traiteur rouennais a signé un contrat avec cinq ministères pour fournir du café aux fonctionnaires de ces luxueuses adresses. Désormais, on déguste ce café normand au Quai d’Orsay, place Beauvau, à Bercy, mais aussi au ministère de l’Outre-Mer et l’Écologie.
Des torréfacteurs artisanaux en Normandie, il y en d'autres. Il existe Le Torréfacteur à Epron, les Cafés Baron à Honfleur ou encore le café Lemetais au Havre.