Le corps du jeune homme a été retrouvé à Sotteville-lès-Rouen (Seine-Maritime). Il a été tué à l'arme blanche suite à une violente rixe entre bandes rivales. Le suspect interpellé a été mis hors de cause, selon l'agence France Presse
Un adolescent de 16 ans a été tué à l'arme blanche dans la soirée dimanche 13 juin 2021 à Sotteville-lès-Rouen, dans l'agglomération de Rouen (Seine-Maritime). Il s'agirait d'un règlement de compte entre bandes rivales de deux quartiers de la rive gauche : la cité des Sablières et une de Petit-Quevilly. Les affrontements ont eu lieu dans le quartier Grammont, à la limite entre Rouen et Sotteville-lès-Rouen.
Vers 22h00, "des riverains ont alerté les services de police à propos d'une rixe impliquant une cinquantaine de personnes. Lorsque les policiers sont arrivés sur place, ils ont découvert le corps d'un jeune homme né en 2004 et qui portait les traces de plusieurs blessures", a indiqué le procureur Pascal Prache à l'AFP. Une information qui nous a ensuite été confirmée par la police judiciaire : "les altercations ont été assez violentes."
Selon le procureur, les forces de l'ordre ont trouvé sur les lieux du drame, rue Ledru-Rollin à Sotteville-lès-Rouen, "un certain nombre d'armes par destination". "Il semblerait qu'il y ait eu quelques petites rixes avant celle-ci à d'autres endroits de l'agglomération", précise-t-il.
L'enquête, qui a été confiée à la Direction départementale de la police judiciaire (DDPJ), a été ouverte pour "homicide volontaire". L'autopsie a conclu que le décès résultait d'un coup porté avec un couteau",
Le jeune homme de 16 ans, qui faisait partie de la bande de Petit-Quevilly, était connu des services de police "pour des petits faits". Selon une source policière, la victime serait d'origine géorgienne. "Il y a une grosse crainte de possibles représailles avec l'arrivée annoncée de 150 personnes en provenance de Géorgie, venues pour accompagner la famille et assister aux obsèques. Certains appellent à la vengeance", a indiqué cette source.
"La justice, pas la vengeance !"
A la suite de ce tragique évènement, Luce Pane, Maire de Sotteville-lès-Rouen, Charlotte Goujon, Maire de Petit-Quevilly et Nicolas Mayer-Rossignol, Maire de Rouen et Président de la Métropole Rouen Normandie lancent un "appel au calme et à la responsabilité" et demandent des renforts policiers. "La justice, pas la vengeance !", lancent-ils dans un communiqué publié lundi 14 juin.
"Les rixes entre bandes se développent. Il faut casser ces chaines de violences. Nous demandons une réunion urgente associant la police nationale, les services jeunesse, les établissements scolaires, les associations et les éducateurs, autour du Préfet et des Maires", poursuivent-ils. "Ensemble, nous pouvons renforcer les échanges d’informations sur des événements témoignant une montée de tensions, et éviter de nouveaux drames."
J’en appelle aujourd’hui au calme et à la responsabilité. Une enquête est ouverte. La justice doit faire son œuvre, identifier les coupables et les punir.
— Charlotte Goujon (@CharlotteGoujon) June 14, 2021
2/2
Selon le ministère de l'Intérieur, 357 affrontements entre bandes avaient été recensés en 2020, en hausse de près de 25% par rapport aux 288 enregistrés en 2019. En mars, le gouvernement avait décrété la mobilisation générale contre les rixes entre jeunes, après plusieurs bagarres mortelles, notamment en Ile-de-France.
L'appel au calme de la préfecture de Seine-Maritime
Lundi 14 juin, à 22 heures, le préfet de Seine-Maritime a tenu à adresser un message de condoléances à la famille du jeune homme. Il a aussi appelé "au calme et à la dignité" et souhaite "une "saine collaboration" avec les collectivités.
"On ne peut admettre sur notre sol que de tels drames se produisent entre jeunes. Il importe que tous les pouvoirs publics soient pleinement mobilisés pour que cessent ces
phénomènes de violences entre jeunes, qui peuvent dramatiquement dégénérer. Les actions d’éducation, de prévention, de répression, doivent être conduites avec résolution, par une saine collaboration entre l’État et les collectivités territoriales, sans oublier les acteurs associatifs".
En réponse aux élus de l'agglo de Rouen : "Les courriers sont restés sans réponse à ce jour. Quant aux 36 policiers supplémentaires annoncés en avril 2019 par le Ministre de l’Intérieur del’époque lors d’un déplacement à Rouen… on les attend toujours", le préfet répond :
"les moyens policiers ont augmenté sur la circonscription de Rouen-Elbeuf depuis le 31 décembre 2016 passant de 500 à 530 agents, et avec en regard, une baisse de la délinquance (baisse des atteintes aux biens de 37 % et des atteintes à l’intégrité physique de 17%), la lutte contre la délinquance doit se poursuivre avec résolution, tout particulièrement en matière de lutte contre les stupéfiants et de violences entre jeunes".