Mobilisation syndicale le 1er juin 2021 devant la gare de Rouen quelques semaines avant les élections régionales.
Parmi les compétences des conseils régionaux, il y a celle des transports. Et en Normandie, la question des trains est un sujet qui ne laisse personne indifférent.
D'où l'action des cheminots CGT devant la gare de Rouen pour interpeller, en pleine campagne des élections régionales, candidats et citoyens sur la situation du chemin de fer en Normandie.
Dès 6 h du matin, au moment où partent les premiers "navetteurs" qui prennent le train pour aller travailler à Paris, les militants syndicaux ont distribué des tracts et expliqué leur vision du service public ferroviaire.
L'un des motifs de leur mobilisation, et comme a pu le constater sur place notre journaliste Emmanuelle Partouche, est une farouche opposition à l'ouverture à la concurrence du transport de voyageurs. Soit, comme en Angleterre, une possible cohabitation sur les mêmes lignes de plusieurs types de trains : ceux de la SNCF mais aussi ceux gérés par des sociétés privées.
Un scénario dont ne veut pas la CGT comme l'explique Mathieu Vilela : "Le service public est en danger depuis un premier coup : celui de la séparation de la SNCF en plusieurs sociétés anonymes. Le second coup c'est l'ouverture de la concurrence d'un certain nombre de lignes. Et pour nous, c'est un danger très important pour les usagers et aussi pour les cheminots."
Les cheminots CGT craignent en effet que ce soit comme pour le transport de marchandises, où, après l'ouverture à la concurrence du fret, une grande partie du trafic est passée sur le transport routier, augmentant le nombre de camions.
Nous, ce qu'on dit, c'est qu'avec une ouverture du transport aux voyageurs, les entreprises privées ne seront que là que pour faire du profit, faire de la marge, ce qui est leur leitmotiv. Alors que pour nous, cela doit rester public, en tant que service utile aux usagers."
Autre source d'inquiétude pour les cheminots CGT en cas d'ouverture à la concurrence du trafic voyageur : l'avenir des petites lignes, menacées selon eux de disparition, car n'intéressant pas les sociétés privées parce que non rentables. Le syndicat réclame par ailleurs plus de moyens, notamment des moyens humains dans les gares, où les guichets ferment, et dans les trains, où, de plus en plus, il n'y a plus de contrôleur, le conducteur étant seul à bord.
Ces demandes ont été envoyées aux candidats aux élections régionales de Normandie.