Dernier jour du procès en appel de Cécilia B., accusée d'avoir mis le feu à son appartement en 2013 à Brionne dans l'Eure, et provoqué la mort d'un jeune homme. La quarantenaire avait écopé de 18 ans de prison en première instance, mais nie toujours être l'auteur des faits.
Cécilia B. est-elle responsable des faits dont on l'accuse ? D'avoir volontairement mis le feu à son appartement le 23 novembre 2013 à Brionne dans l'Eure, provoquant la mort d'un jeune homme de 29 ans qui participait à une fête dans l'immeuble ? Non selon l'accusée qui a toujours nié être l'auteur des faits, non selon son fils qui a témoigné hier devant la cour d'appel de Rouen, expliquant qu'elle n'aurait jamais mis la vie des autres en danger.
Les faits se sont déroulés dans un contexte d'alcoolisation et de violence. Ce soir là, Cécilia B. se serait violemment disputée avec son fils, très en colère d'avoir trouvé dans leur appartement sa mère au lit avec un homme. Le jeune homme aurait alors défoncé la porte de l'appartement avec une machette, et sa mère sous le choc et en état d'ébriété, conduite à l'hôpital par les gendarmes venus règler le différend familial. La mère de famille sortira de l'hôpital dans la nuit pour retourner chez elle, pendant que son fils était allé dormir à l'hôtel. Vers 4H15 du matin, l'accusée aurait sonné chez sa soeur qui habitait dans un immeuble en face, avant de rentrer chez elle. Les premières fumées de l'incendie ont été repérées quelques minutes plus tard. Si tout accuse Cécilia B., aucune preuve ne l'atteste, d'autant que la porte de l'appartement était fracturée. Les expertises techniques confirment quant à elles le caractère volontaire du sinistre, et la présence d'un accélérateur d'incendie.
Ce mardi matin 1er juin, la cour d'appel de Rouen examinait la personnalité de l'accusée. Une psychiatre est venue à la barre témoigner du caractère fragile de Cécilia B., et de son impulsivité sous l'emprise de l'alcool. La professionnelle n'évoque pas d'altération du comportement au moment des faits, ni de dangerosité envers les autres, soutenant que "l'ivresse n'est pas une altération du discernement, surtout dans le cas d'une consommation régulière". Une expertise qui contredit l'avis des médecins qui se sont exprimés hier lundi 31 mai, et qui parlent de troubles pathologiques et de possible altération du discernement au moment des faits.
Des expertises contradictoires qui n'éclairent pas la compréhension des faits. Ce dernier après-midi de procès sera consacré aux plaidoieries et au réquisitoire. Le verdict est attendu en fin de journée.