En peinture, avec des collages ou en image virtuelle de "street running", des œuvres étonnent et interpellent
Les flammes, le bruit des explosions, l'odeur, la noirceur et la taille du nuage de fumée au-dessus de la ville : les habitants de l'agglomération de Rouen, un mois après, ont encore en tête le souvenir de ce cauchemardesque matin de septembre. Depuis, en marge des annonces officielles, des messages rassurants ou inquiétants, des analyses en cours, des discussions autour des chiffres et des polémiques, des artistes ont exprimé leur ressenti de cette catastrophe industrielle et environnementale.
Toxic hope
— Another Dead Tree (@AnotherDeadTre1) October 23, 2019
#stencil #streetart #street_art #pochoir #pochoirs #spraypaint #sprayart #stencilart #streetartlover #graffiti #streetartist #streetartistry #balloon #balloongirl #girlwithballoon #girl #lubrizol #rouen #date pic.twitter.com/tHwJ7lsRTS
#streetart - Un collage du collectif rouennais @ChevaletNoir (réalisation: Herman Kolitz et Eh Garsson). #Rouen #Lubrizol pic.twitter.com/f4rgQCzm9L
— Rouen info (@Rouen_info) October 8, 2019
#Lubrizol à #Rouen, des œuvres de #streetart exécutées en réaction à l’incendie de l’usine https://t.co/DRdmphBZjm
— DelphineLetainturier (@DLetainturier) October 29, 2019
C'est dans la rue que les passants ont découvert des fresques. Des graffitis peints à la bombe, mais aussi les collages des personnages en papier de Gaspard Lieb.
L'innocence de ce visage, cela devient choquant avec un masque à gaz, ça choque un peu les gens. Mais en fait il y a quelque chose de choquant et d'invisible constamment. On oublie qu'on vit avec des usines SEVESO à côté, mais qui sont dues simplement à notre mode de consommation.
Le fait de faire du street-art c'est un mode de médiation. Faire des dessins dans la rue c'est interpeller le public. C'est aussi un échange, c'est une idée de partage. C'est gratuit, c'est disponible pour tout le monde, tout le monde peut le prendre en photo. Donc c'est aussi politique en ce sens-là…
Gaspard Lieb, street artiste
"Draw running"
Plus étonnante encore est la démarche de Nicolas Soulabai qui, en se déplaçant dans les rues avec un GPS, trace un parcours qui, une fois restitué sur un plan, correspond à un dessin ou un texte.Lui aussi s'est senti concerné par l'incendie de l'usine chimique Lubrizol. Résultat : un dessin représentant le visage d'un "Rouennais fâché par Lubrizol".
Autre réalisation : un "write running" où le mot "Dézol" apparaît pour évoquer la notion de "désolation" de "désolé".
Lubrizol inspire aussi la planète rap !
Déniché par Lison Lagroy, notre consoeur du quotidien régional Paris-Normandie, le clip des rappeurs rouennais "Narrateur et Don John" évoque la catastrophe de l'incendie et du nuage de fumée. Le duo exprime son mépris pour les autorités (le préfet) et "les politiques".Extrait:
"Bloqués sous un nuage immense, on crève en silence, baignés dans la nuisance, on a vu l'évidence"
"La dioxine avance droit sur nous. Tant pis pour ceux qui bossent pas à France 3 ! Lentement mais sûrement, à petit feu nous mourons : un ennemi invisible visite nos poumons. Si on le pouvait on aurait déjà fait nos valises…"
« Sous un nuage immense, on crève en silence » : des rappeurs rouennais s’emparent de l’incendie de #Lubrizol #musique #Rouen #Normandie ➡️ https://t.co/I8mL8GTrI7 pic.twitter.com/Vlr63j63Ra
— paris_normandie (@paris_normandie) November 3, 2019