Rouen : plusieurs milliers de personnes manifestent contre le pass sanitaire

De nombreux manifestants anti-pass sanitaire s'étaient donné rendez-vous ce samedi 31 juillet devant l'hôtel de ville de Rouen. Que ce soit pour protester contre la vaccination ou contre la "discrimination" créée par le pass, tous s'accordaient sur un slogan : "Liberté !"

Le mot "Liberté" a, une nouvelle fois, résonné fort dans les rues de Rouen ce samedi 31 juillet. Selon nos journalistes présents pour suivre le cortège, plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées cet après-midi pour protester contre le déploiement du pass sanitaire par le gouvernement. Mis en place dès le 21 juillet 2021 dans les lieux de culture et de loisirs accueillant plus de 50 personnes, son extension dans les cafés, restaurants ou dans les TGV et trains Intercités est prévue pour le 9 août.

En ce troisième samedi consécutif de mobilisation, rendez-vous était donné à 14h place du Général-de-Gaulle, avant un départ une demi-heure plus tard en direction du CHU. 

Pour les manifestants, l'objectif est simple : faire entendre leur désaccord avec une politique qu'ils jugent inégalitaire. Venue avec sa fille de 8 ans, Alexandra dit se battre pour les droits de ses enfants. "Plus rien ne va, il n'y a plus de liberté, on ne reconnaît plus notre France, estime-t-elle. Je m'inquiète pour ma fille qui va avoir 16 ans. Elle ne sera pas vaccinée. Si il y a un cas positif dans sa classe, elle sera exclue." Pour elle, c'est purement et simplement "de la discrimination". 

"Une atteinte sans précédent à nos libertés"

A quelques mètres d'elle, un manifestant s'agace, lui aussi : "Il n'y a plus d'égalité, de fraternité, de liberté. Où est la devise de la France ? Vous croyez que je me reconnais dans une société comme celle-là ? Ce que Macron est en train de faire, c'est une atteinte sans précédent à nos libertés." De nombreuses personnes présentes semblent craindre que ces mesures soient pérennisées.

"Je pense que ça va durer, qu'on l'aura à vie, et ça c'est hors de question", s'insurge une autre manifestante brandissant une bannière "Sans haine, sans masque, sans violence". Habituée des manifestations parisiennes au côté de l'ancienne figure du Rassemblement national Florian Philippot, elle ne cache pas non plus sa méfiance vis-à-vis des vaccins. "On n'a pas assez de recul sur les vaccins actuels", estime-t-elle, un argument rejeté par une grande majorité de la communauté scientifique qui juge les vaccins sûrs, notamment ceux à ARN messager comme Pfizer et Moderna.

Pourtant, d'autres manifestants se réclament de la logique antivax, comme Nathalie, qui ne parle pas de vaccins mais d'"injections expérimentales". Pour elle, "rendre obligatoire cette expérimentation, c'est absolument dingue", affirmant que les vaccins sont toujours en phase 3. En effet, les laboratoires souhaitent mesurer l'évolution sur deux ans (la phase 3 a débuté à l'été 2020) de la protection des personnes vaccinées et l'apparition de potentiels effets secondaires. Pour autant, "il n’y a pas de vaccin qui ait induit des effets indésirables à long terme qu’on n’avait pas vus dans les deux mois après la vaccination", se voulait ainsi rassurant Mathieu Molimard, chef du service de pharmacologie médicale du CHU de Bordeaux, interrogé par Le Monde le 8 juillet

Peu d'habitués des manifestations

A l'inverse, certains manifestants s'opposent au principe de la vaccination obligatoire, tout en étant partisan des vaccins. C'est le cas de Guy, lui-même vacciné : "Quand on en arrive à faire une obligation de quelque chose qui pouvait être volontaire, c'est là le problème. Il faut que ça reste une liberté à chacun." "Ce n'est pas parce que je suis vacciné que je suis pour ce que le gouvernement est en train de faire", ajoute-t-il, lui qui milite plutôt pour une application stricte des gestes barrières.

Si les profils des manifestants (dont quelques uns portaient des gilets jaunes) sont disparates, un point commun émerge : avant le pass sanitaire, nombreux sont celles et ceux qui n'avaient jamais défilé de leur vie. "Si les Français ne prennent pas conscience que c’est grave, quand est-ce qu’ils vont bouger ?", s'interroge l'un d'eux, dont c'est la première manifestation.

Après s'être dirigé vers le CHU, la manifestation a repris le chemin du centre-ville, avant un sit-in prévu devant l'hôtel de ville.

 

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