Des voisins de "l'immeuble de la honte", à Saint-Etienne-du-Rouvray, dénoncent des conditions de vie déplorables. Les dégradations sont nombreuses et les réactions du gestionnaire jugées insuffisantes. L'avenir de la copropriété dépend des résultats d'une expertise.
"L'immeuble de la honte" s'est vidé de tous ses occupants, en septembre 2019. Mais, la barre est toujours là, dans l'attente d'une prochaine destruction. Les riverains sont excédés. D'autant plus que leurs conditions de vie sont déplorables. Voire même comparables à celles des anciens locataires de l'immeuble Sorano.
Dans la copropriété Robespierre, située dans le quartier du Château Blanc, les parties communes sont délabrées. On ne compte plus les vitres brisées et les portes défoncées.
Dans un des halls, Hamza Mouzouri s'attarde sur un ascenseur : "Ici, un incendie s'est déclaré il y a près d'un an et demi. On a eu le retour de l'électricité qu'au bout d'un an. Pratiquement rien n'a été fait."
On se sent emprisonné, on ne sait pas quoi faire. Il y a un vrai sentiment d'abandon ici.
L'avenir de la copropriété suspendu à une expertise
Contacté par la rédaction, le gestionnaire n'a pas trouvé le temps de répondre à nos sollicitations. La mairie de Saint-Etienne-du-Rouvray a, elle, indiqué qu'un plan de sauvegarde était en cours.
L’Etat a saisi le tribunal de grande instance, l'été dernier. Deux experts ont été chargés d’évaluer la situation de la copropriété. Les résultats de l'expertise sont attendus en février 2021 : ils détermineront "l'avenir de la copropriété".
La construction d'une nouvelle médiathèque, la rénovation d'espaces extérieurs et des projets commerciaux doivent voir le jour dans les prochains mois pour redynamiser le quartier.
Des charges importantes
Dans l'attente, les occupants de la copropriété Robespierre paient des charges exorbitantes : "En 2016, on paie 650 par trimestre, chauffage compris", se souvient Abderrahman Guinoubi. Soit 2 600 euros de charge cette année-là. "En 2020, on a payé 3 200 euros de charge et 700 euros pour le chauffage", poursuit-il.
Il faut ajouter à cela des régularisations au nom de ceux qui ne paient pas. Cerise sur le gâteau : le gestionnaire a demandé à tous les propriétaires de verser depuis 2016 un fond de solidarité pour l’immeuble Sorano : 1 680 euros que certains ont refusé de régler.