Taxis de Rouen : "Il n'y a plus de boulot !"

Les chauffeurs de taxi de l'agglomération rouennaise sont très inquiets. Malgré le déconfinement progressif, leur activité reste au point mort. 

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La fin du confinement le 11 mai dernier et l'autorisation de circuler librement sans autorisation à moins de 100 kilomètres de son domicile, n'y ont rien fait. L'activité des artisans taxis ne décolle pas.
"Il n'y a plus de boulot !" affirme François Deloignon, président des Taxis Jaunes Rouen métropole.

Et au sein de cette association qui regroupe 128 chauffeurs, l'ambiance est morose.

On est très inquiets ! On attend toute la journée pour finalement gagner des miettes. Mercredi, au standard des Taxis Jaunes, entre 19 et 22 heures, on a eu aucun appel ! Aucune course sur toute l'agglomération !
François Deloignon, président des Taxis Jaunes Rouen métropole

Un secteur en crise

Au moment du confinement l'activité avait chuté de 90%. Depuis le 11 mai, cette chute reste toujours importante. Sûrement de l'ordre de 75 à 80 % selon François Deloignon. La situation est telle qu'il va nous être impossible bientôt de pouvoir payer les charges.

7 mois de l'année, on travaille pour l'Etat. Les 5 autres sont pour nous. Alors comment voulez-vous faire quand on vous retire presque 3 mois d'activité ?

Une ville morte 

Lors de l'entretien téléphonique qu'il nous accorde, le président des taxis jaunes de Rouen semble dépité. L'activité des taxis est fortement liée à l'activité culturelle d'une ville ou d'une région. Or, depuis le 16 mars, c'est le néant. Plus de cinéma, de théâtre, de spectacles, d'expositions ou de festivals. 

Il faut se mettre à la place des clients. Si vous voulez sortir le soir ... vous allez où ? Vous allez faire quoi ? Rien ! Rouen est devenue une ville morte le soir  ! ". 

Et l'artisan taxi d'évoquer les bars, les restaurants, les discothèques qui sont fermés.

Avant vers 4 ou 5 heures du matin, on pouvait encore être débordés, à la sortie des discothèques. On avait des jeunes qui voulaient rentrer chez eux. Aujourd'hui, ils ne sortent plus ! ". 

Le télétravail également en cause

Le recours au télétravail pour limiter la crise sanitaire et économique a eu aussi un impact immédiat sur l'activité de ces professionnels de la route. Pour exemple, les nombreux rouennais qui allaient travailler en train à Paris n'utilisent plus les taxis pour se rendre ou revenir de la gare.  

A la gare SNCF de Rouen, nous n'avons quasiment plus de clients
François Deloignon, président des Taxis Jaunes Rouen métropole

Vers un nouveau mode de vie ? 

Pour le représentant des artisans taxi de l'agglomération de Rouen, l'inquiétude va au-delà de la situation actuelle. Cette crise sanitaire ne va-t-elle pas engendrer de nouvelles habitudes au-delà de la pandémie ? 

Le télétravail rassure beaucoup de salariés. Les gens ont peur de se déplacer, de prendre le train. Ils ont peur de leur voisin ou de ceux qui ne suivent pas les gestes barriere dans les wagons, par exemple. Ca les incite à rester chez eux."  Qui plus est : "les licenciements qui s'annoncent dans la région ne sont pas non plus favorables à la reprise de notre  activité. 
François Deloignon, président des Taxis Jaunes Rouen métropole

Du plexiglas et des règles sanitaires dans les taxis

Les taxis rouennais n'ont d'autres choix que de rassurer leur clientèle pour voir celle-ci revenir dans leurs véhicules. Les mesures sanitaires sont strictement respectées. Beaucoup de chauffeurs de taxi ont investi dans l'achat très coûteux et la mise en place d'une séparation en plexiglas pour que chauffeurs et clients soient protégés. 
 


Tous portent des masques et ont recours au gel hydroalcoolique. Par ailleurs, l'habitacle est désinfecté après chaque client. 
Il est demandé aux clients de porter un masque, de ne pas s'asseoir à côté du conducteur mais de prendre place à l'arrière du véhicule. Ils doivent mettre et ressortir eux-même les bagages dans le coffre du véhicule. Ouvrir et fermer la portière. 
 


Un plan pour développer le tourisme à Rouen et en Normandie 

Pour sortir de cette situation, François Deloignon et de ses collègues souhaitent que l'accent soit mis sur le retour des offres touristiques. C'est une des pistes.

Il faut permettre aux gens de sortir, de visiter de voyager, de se rendre à des expositions... Il faut que les activités le soir puissent reprendre. 

C'est que pourraient attendre les taxis de l'invervention télévisée d'Edouard Philippe prévue ce jeudi après-midi sur la deuxième phase du déconfinement. 
 

 
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