Les boutiques Orange rouvrent progressivement un peu partout en France. Pour sa première sortie depuis le confinement, le PDG du géant de la Télécommunication, a choisi une boutique rouennaise pour faire le point avec ses salariés et répondre aux questions de la presse.
"On a plusieurs milliers de techniciens qui ont continué d’intervenir sur site. Ceux que j’ai appelé les héros du réseau et je tiens à leur rendre un hommage particulier. Ils étaient prêts de 10 000 mobilisés pour intervenir quand cela était nécessaire."
Des ajustements techniques ont-ils été nécessaires ?
"Il y a un point particulier sur lequel il a fallu que nous intervenions très rapidement, c’est sur les liens transatlantiques. Une grande partie du trafic Internet relie l’Europe et les États-Unis, la quasi-totalité de ce trafic passe par des câbles sous-marins, ce sont des espèces d’autoroutes de fibre optique qui sont au fond de la mer. Face à l’augmentation du trafic il a fallu doubler la capacité de ces câbles. Et ça c’est un travail que nous avons dû faire dans les tous premiers jours du confinement."
"L’autre exemple c’est que le recours au télétravail a été multiplié par 10, donc il a fallu doter beaucoup d’entreprises de capacités supplémentaires et sécurisées, pour permettre à des centaines de milliers de salariés de pouvoir télétravailler. Il a fallu être très réactif et on peut dire aujourd’hui, alors que l’on sort progressivement de ce confinement, que globalement nous avons fait le job ! Tous les besoins particuliers pendant cette crise ont pu être satisfaits par Orange"
Les zones blanches ? cette question sera définitivement réglée dans les quelques années qui viennent.
- Stéphane Richard, PDG d'Orange
Avez-vous des solutions à court terme pour connecter les « zones blanches » ?
Ça c’est un vrai sujet ! Ce confinement a aussi mis en évidence l’urgence d’apporter la meilleure connectivité dans les zones rurales par tous les moyens, à la fois par le fixe et par le mobile. Sur le fixe, il y a un programme de déploiement de la fibre optique y compris dans les zones rurales. Les travaux sont en cours, c’est un énorme chantier, c’est en fait le plus gros chantier de France aujourd’hui ! Il a évidemment été impacté par le confinement, notre objectif maintenant c’est de revenir à la normale le plus vite possible.
La fibre optique partout est la solution à moyen terme. Après il y a la question des zones blanches sur les mobiles, à ce sujet il y a un programme de déploiement supplémentaire de 5000 sites qui est en cours. Ça prendra aussi un peu de temps… Cette question sera définitivement réglée dans les quelques années qui viennent.
Nous avons réduit les dividendes de 30 % quand même.
Stéphane Richard, PDG d'Orange
Malgré la crise, Orange a décidé de verser des dividendes à ses actionnaires, pourquoi ?
Sur les dividendes nous avons essayé de trouver une position d’équilibre entre la nécessité de répartir les efforts pendant cette crise, de tenir compte des incertitudes considérables qu’il y a devant nous... mais en même temps de faire quelque chose de juste. L’entreprise aujourd’hui n’est pas en difficulté financière, elle bénéficie d’années de gestion très sérieuses. Nous avons un bilan solide, une trésorerie tout à fait solide… d’où cette décision que je crois responsable.
Nous avons réduit les dividendes de 30 % quand même, nous n’avons pas du tout touché à la rémunération de nos salariés même quand il n’y avait pas du tout d’activité, nous n’avons pas eu recours au chômage partiel, nous n’avons bénéficié d’aucune aide publique, nous ne les avons pas demandé. C’est la raison pour laquelle tous nos actionnaires, y compris l’actionnaire public, ont estimé que cette décision de réduction et non de suppression des dividendes était la décision la plus raisonnable. J’ajoute qu’aucun de nos concurrents européens dans le secteur des télécoms n’a supprimé ses dividendes.
A propos d'Orange
Orange est l’un des principaux opérateurs de télécommunication dans le monde, avec un chiffre d’affaires de 42 milliards d’euros en 2019 et 145 000 salariés au 31 mars 2020, dont 85 000 en France. Le Groupe servait 253 millions de clients au 31 mars 2020, dont 208 millions de clients mobile, 21 millions de clients haut débit fixe. Le Groupe est présent dans 26 pays.