Témoignages. Ils sont fans de jeux télé : rencontre avec des Normands passionnés

QPUC, TLMVPSP, QVGDM : si ces acronymes ne vous disent rien, c’est que vous n’êtes pas encore accro aux jeux télé. Ces passionnés, eux, savent de quoi on parle : rencontre.

Des chiffres et des lettres, Motus, Qui veut gagner des millions, Qui veut prendre sa place ou encore l'indémodable Questions pour un champion : impossible que ces noms ne vous évoquent pas au moins un souvenir. On s'est tous retrouvés au moins une fois devant le petit écran, à vouloir répondre à la place des candidats. Et n’imaginez pas que ces grands moments ne sont réservés qu'aux salles communes des maisons de retraites !

Faire travailler sa mémoire, développer sa culture générale, se retrouver et passer un bon moment entre amis : c’est une vraie tradition, un passe-temps ordinaire pour certain, une vraie passion pour d’autre.

À Malaunay : on se retrouve pour jouer, en toute convivialité

La salle municipale de Malaunay est loin de ressembler à un studio télé, et pourtant, quand les membres du club local de “Question pour un champion” investit les lieux, l’ambiance devient vite électrique.

S'il n’y a ni projecteurs, ni caméra, ces joueurs sont quand même bien équipé : plusieurs boitiers spécialement conçus permettent de reproduire le dispositif du jeu comme si on y était, buzzer et compteur de points compris. Ce soir, c’est Anne-Marie, Michel, Franck, Chantal et Marylise qui sont tirés au sort pour la première manche.

Qui est Domonikos Theotokopoulos ? Quelle ville est la capitale du Laos ? Les questions ne sont pas faciles, mais les candidats se disputent férocement la victoire, comme à la télé.

“Ma première séance, c’est un peu la catastrophe, parce que j’avais un peu peur. Je n’allais pas assez vite, alors que certains sont habitués et répondent très vite. C’est très bien, ça fait du bien à la tête et à l’âme parce qu'on rigole bien.”

Anne-Marie Delbos - Adhérente depuis 2 ans au club Question pour un Champion

Depuis 2011, toutes les deux semaines, une vingtaine de personne se retrouvent ici le vendredi soir. Tour à tour présentateur, joueur ou spectateur, chacun peu trouver sa place. Certains viennent simplement pour s’amuser et progresser, d’autres ont pour objectif de s’entrainer et peut-être participer un jour au vrai jeu télé. Cocréateur du club de Malaunay, Jarno Thomas maitrise particulièrement bien le jeu. Depuis l’âge de 18 ans, il enchaine les jeux télévisés.

Jarno : des jeux TV à l’enseignement

Avec ses cheveux longs et sa chemise à fleur, on l’imagine plutôt leader d’un groupe de rock des années 70, mais c’est à son clavier d’ordinateur que ce trentenaire passe ses longues soirées d’hiver. Passionné de jeux télévisés, c’est un des membres les plus actifs du club de Malaunay, et pour passer des soirées entières à jouer, il faut d’abord préparer les questions. Un travail très chronophage que Jarno prend en charge avec plaisir. Il explique que la préparation d’un questionnaire complet nécessite trois heures de travail.

“Il m’arrive parfois de me mettre à l’ordinateur pour préparer quelques questions, en me disant que ça va me prendre 10 minutes. Au final, j’ai d’autres idées et j’y passe une heure et demie.”

Jarno Thomas - Candidat à de nombreux jeux télévisés

Jarno ne se contente pas d’animer le club de Malaunay, ce crack des jeux télé a déjà participé à une vingtaine d’émission comme Motus, Slam, Qui veut gagner des millions ou encore Mot de passe. Rapide, cultivé, il enchaine les victoire et estime avoir cumulé jusqu’à 50 000 euros de gains.

“J'ai appris à lire et à compter avec Des chiffres et des lettres, je regardais Questions pour un champion à 4 ans et j’ai toujours suivi les émissions. C’est une vraie passion. “

Jarno Thomas - Candidat à de nombreux jeux télévisés

Aujourd’hui, son poste de professeur d’histoire-géo et français lui laisse moins de temps pour jouer, mais ses nombreuses expériences sur les plateaux lui permettent de pimenter un peu ses cours. Ses élèves, eux, ne ratent pas une apparition de ce professeur pas comme les autres quand il passe dans le petit écran.

Noémie et Hélène dans le grand bain

En ce début de matinée d’hiver, c’est le grand jour pour Noémie et Hélène. Derrière les murs austères d’un studio de région parisienne, une mécanique parfaitement millimétrée se met en place pour le tournage de l’émission Question pour un champion. Choix de la tenue, maquillage, découverte du plateau : c’est une journée hors du commun pour Noémie, professeur de collège à Gisors.

À quelques minutes du début du tournage, le stress monte pour les candidats, mais l’équipe de production est là pour que tout se passe au mieux.

“ C’est du bon stress. Je leur dis qu’ils ne jouent pas leur vie. Et puis, s'ils ne gagnent pas cette fois-là, ils pourront revenir.”

Marie-Victoire Hedou - En charge du casting

Victorieuse la semaine précédente, Noémie ne se qualifie pas pour la phase finale de cette semaine. Mais la jeune Normande repartira avec des lots de consolation et de bons souvenirs.

“Ça sort du quotidien, il y a un côté challenge, on passe un moment hors du temps.”

Noémie Lorcet - Candidate originaire de Martagny (27)

Les enregistrements se poursuivent et c’est au tour d'Hélène de passer devant la caméra. Les questions s’enchainent et les bonnes réponses aussi, la prof de musique des Andelys se hisse jusqu’au face à face final, mais ne parviendra pas à battre son adversaire.

“ J’avais la bonne réponse à cette dernière question, mais je n’avais pas la main. C’est comme ça.”

Hélène Bunel - Candidate originaire du Val-d'Hazey (27)

Retour à la maison donc pour notre deuxième candidate normande, mais l’essentiel, c'est de participer et de passer un bon moment.

Jouer comme à la télé, entre amis

Si la passion du jeu vous anime, mais que la notoriété télévisée vous effraie, on a peut-être une solution pour vous : à Rouen, Thibault vous propose de passer une soirée en “Prime time”, mais sans les caméras. Le concept ? Une soirée de deux heures, inspirée des grands jeux télé, mais entre amis, avec un verre et quelques petites choses à grignoter. De quoi passer une soirée animée, sans stress. Humour potache et accessoires ridicules : la bonne ambiance est de mise et les concurrents se prennent vite au jeu.

“D’habitude, je n’aime pas ce genre de jeux, mais ici, dans un lieu un peu atypique, c’est vraiment sympa.”

Christophe - Joueur venu d'Yvetot

Les soirées “Prime Time” rencontrent un franc succès : de nombreux comités d’entreprises se retrouvent ici en semaine, et le week-end, ce sont plutôt des groupes d’amis qui viennent se défier comme à la télé. Pour Thibault, ancien animateur et créateur de ce nouveau concept, cette nouvelle expérience est un succès.

“Je n’ai pas l’impression de venir travailler, c’est plutôt comme si je faisais des soirées entre amis tous les soirs.”

Thibault Dufour - Créateur du bar Prime Time

Le concept fonctionne bien et Thibault pense déjà à ouvrir un autre bar.