Les agressions d'employés de la société de transports en commun de l'agglomération rouennaise (TCAR) se succèdent dans certains quartiers. Syndicats et direction s'opposent. En ligne de mire : l'évolution du rôle des agents de médiation
Depuis le début de l'année les habitants des Hauts de Rouen, notamment dans le quartier de la Grand-Mare, ont été à plusieurs reprises pénalisés par l'arrêt de la desserte en bus de leurs rues.
En cause : le droit de retrait exercé par les chauffeurs après des agressions commises à leur encontre mais surtout envers leurs collègues agents de médiation.
Jets de pierres, coups, blessures : les actes de violence sont, depuis la fin août 2018, de plus en plus nombreux.
Le rôle des agents de médiation
Comme l'expliquait ce matin notre confrère Sylvain Auffret, dans les colonnes du quotidien régional Paris-Normandie, le rôle de la trentaine d'agents de médiation de la TCAR ne serait plus le même qu'avant. Au lieu d'aller au contact des jeunes des quartiers pour discuter avec eux et tenter de désamorcer les situations pouvant mener à des actes violents, la direction serait en train d'imposer (toujours selon l'enquête de notre confrère) une autre méthode de travail qui ferait de ces agents de médiation des agents de sécurité, présents dans le bus, à côté des chauffeurs…Les syndicats de la TCAR (société dont le réseau est connu sous le nom commercial d'Astuce et qui dépend de la multinationale française Transdev) dénoncent cette situation et ont dans un premier temps annoncé vouloir faire grève lors des périodes de fort trafic, comme pendant de la foire Saint-Romain ou de la semaine de Noël. Autre hypothèse envisagée par la CGT : "un arrêt de service sur les lignes à risque".
Une menace, un moyen de pression, pour au-delà de leur entreprise, interpeller et faire réagir les élus de la Métropole Rouen Normandie, "donneur d'ordres" de la TCAR par délégation de service public.
VIDEO : le reportage France 3 Normandie de Catherine Lecompte et Olivier Flavien (montage : Stéphanie Letournel) avec les interviews de
- Adil, agent de médiation à la TCAR
- Farid, agent de médiation à la TCAR
- Frédéric Leroi, secrétaire adjoint du syndicat CGT de la TCAR
- Abdelatif Lebdour, responsable médiation et lutte contre la fraude à la TCAR
Au niveau des effectifs on souhaite des médiateurs plus nombreux et aussi, dans ces circonstances exceptionnelles, une présence policière.
Il y a un besoin de présence policière pour rassurer les usagers et les collègues
- Frédéric Leroi, secrétaire adjoint du syndicat CGT
"Former les agents à s'adapter"
De son côté, la direction de la TCAR envisage de proposer plus de stages pratiques aux agents de médiation pour "les aider à appréhender à s'adapter, à adapter leur discours et leur mode de fonctionnement en fonction des évènements et de la population que l'on peut rencontrer".Reste qu'entre les chauffeurs et les agents de médiation, une autre catégorie de personnel est souvent source d'incompréhension et de conflits avec certaines éléments de la population : les contrôleurs. Contrôleurs de la TCAR dont l'uniforme ne porte aucun badge ou écusson et dont l'attitude est la plupart du temps peu aimable et peu diplomate.