Le Conseil d'État a finalement validé la révocation d'un policier rouennais. Il était le seul, parmi les membres de ce groupe WhatsApp où avait été tenu des propos racistes, à avoir réintégré les forces de l'ordre, en octobre 2021.
Plus de quatre ans après la révélation de l'affaire, la justice a tranché. Ce jeudi 29 décembre, le Conseil d'État a confirmé la révocation du policier de 47 ans, seul membre du groupe WhatsApp encore en activité, selon une information de 76actu. L'institution estime "qu'en plus des propos racistes tenus, il n'a eu aucun comportement modérateur ou dissuasif" face aux 6000 messages haineux, échangés sur l'application.
Tout commence en 2019, lorsqu'un policier rouennais, membre de l'Unité d’assistance administrative et judiciaire (UAAJ) découvre l'existence d'un groupe WhatsApp privé, où plusieurs de ses collègues s'échangent des messages haineux, à caractère raciste, homophobe et sexiste. L'homme décide de porter plainte.
Cinq policiers révoqués
Des échanges révélés quelques mois plus tard, par Arte Radio, dans un podcast : les policiers prononcent des insultes ("nègres", "bougnoules"), et profèrent des appels à la violence ("ils devraient tous mourir", "quand ils seront bien faibles on aura juste à les achever", "ce pays mérite une guerre civile raciale bien sale, il faut qu'ils crèvent ces chiens").
En janvier 2020, le parquet de Rouen saisit l'inspection générale de la Police nationale (IGPN). Le procès des policiers, pour des faits d'injures non publiques à caractère raciste, s'ouvre le 3 septembre 2021, au Tribunal de Police d'Évreux. Les cinq policiers sont révoqués.
Trois d'entre eux font appel de cette décision et demandent leur réintégration. Mais le tribunal administratif de Rouen ne l'accorde qu'à un seul policier. Il est finalement à nouveau révoqué, le 23 mars 2023, par la cour d'appel de Douai, saisie par le ministère de la Justice.
Dans une dernière tentative d'échapper à la révocation, le policier s'était pourvu en cassation auprès du Conseil d'État. En vain.