Lors de la manifestation qui s'est tenue à Rouen jeudi 23 mars, onze personnes ont été prises en charge par les secours, dont une femme qui a eu le pouce arraché. Selon un témoin qui a assisté à la scène, elle n'aurait pas tenté de ramasser une grenade pour la renvoyer.
A Rouen, la 9ème journée de manifestation contre la réforme des retraites, jeudi 23 mars, est celle qui a rassemblé le plus de personnes depuis le début du mouvement : 14 800 personnes selon la préfecture et près de 23 000 selon les syndicats.
"Et là d'un coup, ça a pété"
La manifestation a débuté vers 10h et s'est déroulée sans heurt jusqu'en début d'après-midi. Vers 13h, la police de Seine-Maritime a signalé que des "échauffourées [étaient] en cours" et a demandé aux manifestants de se "désolidariser des groupes violents".
"On était en deuxième ligne et on commençait à reculer", témoigne un jeune qui était à ce moment-là dans le cortège. Cette "deuxième ligne" était constituée de manifestants plus calmes, "des personnes âgées, des familles" qui obtempéraient, selon les témoins. "Et là d'un coup, ça a pété", raconte l'un des jeunes manifestants sur place. Selon lui, la police a lancé des grenades lacrymogènes et de désencerclement pour tenter de disperser les manifestants. C'est à cet instant qu'il voit une femme à côté de lui, gravement blessée à la main, s'évanouir.
Elle n'aurait pas ramassé la grenade pour la renvoyer
Selon ce témoin oculaire de la scène, cette femme n'a pas tenté de ramasser la grenade pour la renvoyer, contrairement aux rumeurs qui circulent. Une enquête est ouverte par le parquet de Rouen pour déterminer les circonstances de cette blessure.
Selon les informations de France 3 Normandie, cette femme de 45 ans est sortie du bloc opératoire du CHU de Rouen vers 23h après une tentative de greffe.
Elle exerce en tant qu'accompagnante d'élève en situation de handicap (AESH) au lycée Lecanuet à Rouen. Les professeurs de cet établissement prévoit de tenir un piquet de grève entre 12h et 14h, ce vendredi 24 mars, en guise de soutien.
Des réactions politiques
Suite à cet incident, les réactions sur les réseaux sont nombreuses. Plusieurs élus politiques se sont exprimés. Le député Renaissance Damien Adam a indiqué sur son compte Twitter avoir "demandé une confirmation au ministre Gérald Darmanin qu’une enquête IGPN (Inspection générale de la police nationale) va être diligentée. (...) La lumière doit être faite sur ce qu’il s’est passé".
De son côté, la député La France Insoumise Alma Dufour demande à ce que ces "violences policières en cascade" cessent. "Le Gouvernement doit retirer sa réforme avant qu'il y ait un mort".