"Veuillez exprimer vos propos et autres blagues douteuses ailleurs" : ce buraliste dénonce des remarques racistes

Le propriétaire d'un tabac-presse de Rouen (Seine-Maritime) a installé il y a quelques jours une pancarte devant son commerce. Il veut dénoncer les comportements racistes de certains clients.

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Un buraliste rouennais pousse un coup de gueule. "Ce tabac-presse est tenu par un Français asiatique d'origine Teochew Khlmer. Veuillez exprimer vos propos, théories, et autres blagues douteuses ailleurs : réseaux sociaux, chiottes, etc."

Une pancarte contre le racisme

Pascal, un buraliste rouennais, est à l'origine de ce message. Il y a quelques jours, il a installé devant son commerce une pancarte avec ce message. 

"J'ai mis ce petit mot à titre informatif", explique-t-il. Derrière cette action, il y a un engagement de Pascal et sa femme. Ils ne sont pas d'origine asiatique, mais ils veulent dénoncer les remarques racistes portées à l'encontre de leurs confrères. 

"Je ne vais pas dans un autre tabac parce que c'est tenu par un jaune"

Depuis quelques mois, lorsque Pascal est absent, sa femme "subit quelques réflexions, des remarques, des mauvaises blagues", poursuit-il. "Cela se produit quand je ne suis pas là. Ma femme, ça la pèse beaucoup."

Ces remarques de mauvais goût, Pascal les décrits : "des accents, on me demande s'il y a un Chinois caché ou on me dit 'Je ne vais pas dans un autre tabac parce que c'est tenu par un jaune'".

Ces derniers mois, ces propos racistes sont devenus "plus fréquents" explique Pascal. 

Solidarité envers ses confrères

Alors, lorsque sa femme lui a raconté ces mauvaises expériences, Pascal a voulu agir en installant cette pancarte à destination des clients. "Je veux qu'ils sachent où ils mettent les pieds."

Ce mot c'est pour informer les personnes hostiles, que si elles ont des choses à dire, qu'elles viennent me les dire.

Pascal - Buraliste

Initiative saluée sur les réseaux sociaux

Sur le réseau social X, une internaute a pris en photo la pancarte et l'a postée sur Internet en écrivant "Vu à Rouen ce jour. Ça en dit long..."

La publication a été vue plus d'un million de fois en l'espace de 24 heures. Dans l'espace commentaire, les réactions se multiplient pour saluer son initiative. 

"Un gérant très courageux, qui s'expose à de potentielles violences et à perdre des clients plutôt que de subir des propos nauséabonds. C'est un vrai bonhomme qui défend nos valeurs françaises, par ailleurs. Il mérite tout notre respect," lance une internaute. 

Pourtant, un autre écrit : "Il peut retourner dans son Cambdoge natal, le Khmer rouge, s'il n'est pas content", peut-on lire. 

Pour rappel, la loi française condamne et punit les propos à caractère raciste. Une injure publique portant atteinte à l'honneur d'une personne à raison de son origine, de sa couleur de peau ou de sa religion peut exposer jusqu'à un an de prison et 45.000€ d'amende. 

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