A Rouen, le collectif Art en grève se mobilise place de la Cathédrale. Artistes, intermittents du spectacle, commerces non-essentiels, travailleurs de l'événementiel, de la culture, de la restauration et des bars sont appelés à venir habillés en noir pour "dénoncer la mort en cours de leur secteur".
"J'étais comédien", "J'étais cuisinier", J'étais technicien son". Référence évidente à "Je suis Charlie", leurs pancartes sont pourtant écrites au passé. Le signe du désarroi de ces travailleurs réunis ce vendredi midi sur le parvis de la Cathédrale.
Des intermittents du spectacle, des artistes, professionnels de l'événementiel qui pour certains n'ont plus retravaillé depuis le 17 mars dernier, date du premier confinement.
Au lendemain du discours de Jean Castex, le Premier ministre, et 15 jours après le début du reconfinement, le collectif Art en grève , Sud Culture, Sud Précaires ont appelé à ce rassemblement pour dénoncer la mort annoncée de leurs activités.
"Sans culture, sans services, sans commerce local, la vie n’est pas la vie !"
L'événement est annoncé depuis quelques jours sur les réseaux sociaux.
Dans un communiqué, le collectif Art en Grève Rouen explique sa démarche :
En pleine « guerre » sanitaire, les filières permettant de créer du lien, de la cohésion sociale, des moyens de réflexion et de partage ne sont non seulement pas considérées comme une priorité mais sont condamnées à une mort certaine. [...] Une vie réduite à l’utile n’est pas une vie humaine. Nos métiers sont le socle de notre société, de son histoire, et de sa mémoire. Ils sont essentiels. Ils ont besoin d’être préservés et les gens qui les font vivre protégés.
Déjà, le 22 octobre dernier, une mobilisation s'était tenue devant la Préfecture de Rouen. Chefs d’entreprises, extras, intermittents ou salariés des métiers de l'événementiel, plus de 500 professionnels s'étaient réunis pour tirer la sonnette d'alarme.
Lors de son discours ce jeudi 12 novembre, Jean Castex a annoncé que les commerces non-essentiels resteraient fermés au moins jusqu'au 1er décembre. Aucun calendrier n'a été annoncé pour certains secteurs comme celui de la restauration.