Le capitaine Yannick Noah s'est réjoui que la Coupe Davis puisse encore donner "la chair de poule", samedi à Rouen après la qualification de la France pour les demi-finales aux dépens de la Grande-Bretagne (3 victoires à 0).
La France est en demi-finale de la Coupe Davis pour la deuxième année d'affilée après sa victoire expéditive sur la Grande-Bretagne, bouclée 3 à 0 dès samedi sur la terre battue de Rouen par le double Nicolas Mahut et Julien Benneteau.
Au lendemain des succès de Lucas Pouille et de Jérémy Chardy (vendredi 7 avril) sur Kyle Edmund et Dan Evans, les deux vétérans de 35 ans ont converti la première balle de match en quatre sets serrés 7-6 (9/7), 5-7, 7-5, 7-5 face à Dominic Inglot et Jamie Murray, frère aîné du grand absent du week-end, Andy.
Une rencontre qui a fait frissoner le capitaine de l'équipe de France.
Question de l'AFP : Avez-vous vécu un week-end parfait?
Réponse de Yannick Noah : "Oui, à plein de niveaux, au niveau des émotions. L'épreuve est ce qu'elle est, mais elle peut nous amener des émotions uniques. On peut encore avoir la chair de poule, avoir les larmes aux yeux, il y a encore de la vie. J'étais moins tendu qu'hier parce qu'on menait 2-0 et j'avais le sentiment qu'on avait encore des options après. C'était un beau match, serré. Ca se joue à pas grand-chose, trois ou quatre points. Il fallait être présent sur ces points-là et ils ont été bons. Ca veut dire beaucoup pour notre groupe, ça veut dire beaucoup individuellement pour pas mal de gars. "Bennett" (Julien Benneteau) arrivait à peine à finir ses phrases.
C'est une aventure humaine. Grâce à ça on vit des choses qui nous font vibrer. A la fin, tu joues pour ces moments-là."
Q: Est-ce que cette victoire pourrait avoir des conséquences sur la composition des futurs doubles?
R: "Il y a une équipe en place. "Bennett" ne pensait pas être dans l'équipe il y a encore trois semaines. C'est difficile de se projeter sur le prochain match. Il y a trois Grands Chelems avant la demi-finale. L'équipe de double, c'est Herbert-Mahut, je ne veux pas casser l'équipe. Chaque chose en son temps. On verra dans quel état les mecs arriveront après l'US Open. L'année dernière on avait trois joueurs dans les huit derniers (Monfils, Pouille, Tsonga) et on a quand même paumé (en Croatie). Ceux qui sont là vont tout faire pour être là la prochaine fois et c'est déjà bien."
Q: Vous avez dit que cette semaine d'entraînement était la meilleure depuis votre retour. Pourquoi?
R: "Parce qu'on a travaillé tranquillement. Les gars qui sont là sont ceux qui ont envie d'être là, pas ceux qui sont là parce que c'est normal ou parce que c'est dû. Je pense que maintenant ça va être comme ça. Ceux qui sont là, c'est ceux qui font le sacrifice pour être là. Je ne parle pas que pour la France mais pour toute la Coupe Davis. S'ils sont là pour les bonnes raisons, tu peux travailler en toute sérénité et tu t'éclates."
Q: Préféreriez-vous que Novak Djokovic soit là pour la demi-finale avec la Serbie, même si sportivement ce serait plus compliqué?
R: "Ca m'est égal. Ce que j'aimerais c'est gagner la Coupe. On est en équipe de France de Coupe Davis, l'épreuve est comme elle est et on essaie de faire le maximum.
On vient de passer un moment merveilleux à Rouen. Si Djoko ne vient pas, comme cette semaine il n'y avait pas Murray? Je n'en ai rien à f..."