Ils sont plus de 200 personnes à livrer à Rouen, à vélo. Parmi eux : Yohan Henriot. Après 3 ans d'expérience, le jeune homme avoue que les conditions de travail sont de plus en en plus difficiles. Il envisage de travailler totalement en indépendant.
Un bon coup de pédale
Equipé pour affronter la pluie normande et maintenant les premiers froids de l'hiver, Yohan Henriot sillonne la ville à vélo pour gagner sa vie.Le sac réfrigéré sur le dos, il récupère des plats cuisinés auprès des restaurants, brasseries ou autres fast-food puis s'empresse de les livrer chez les particuliers qui attendent leurs commandes.
Une activité qu'il exerce depuis 3 ans, au guidon de son vélo personnel.
Le salaire de la sueur
Yohan ne ménage pas sa peine. Pour une course à vélo de 2 kilomètres il est payé 4,79 euros par une célèbre plateforme.Pourtant Yohan l'avoue. La situation a changé ces derniers mois et devient de plus en plus difficile. Avant il pouvait se contenter d'une seule plateforme de livraison pour obtenir un salaire correct. Depuis le premier confinement, certaines plateformes ont décidé de changer les règles de fonctionnement. Le nombre de livreurs par tranche horaire n'est désormais plus limité. De ce fait, il y a plus de concurrence entre eux.On n'est pas salarié ! On a de l'argent uniquement quand on travaille. Ca peut aller de 0 à 2500 euros par mois si on est connecté toute la journée.
Maintenant on ne peut plus vivre avec une seule plateforme. Il faut en cumuler plusieurs pour réussir à faire un chiffre d'affaire décent.
Un métier de plus en plus déconsidéré
Yohan est déçu par cette évolution. La qualité de service s'en trouve dégradée, selon ce jeune homme qui aime pourtant son métier.
Seule solution pour Yohan : se mettre à son compte. Le jeune homme y pense de plus en plus souvent.Il y a des personnes qui font ça uniquement pour l'argent et qui s'en foutent du service. Du coup, on est mal vu. On a une mauvaise image et certaines personnes ne veulent plus commander car ils ont eu des problèmes avec certains livreurs.
VIDEO : le reportage de Stéphane Gérain et Olivier Flavien (son : Olivier Vincent et montage : Alban Vian) , avec l'interview de : Yohan Henriot, livreur