SANTÉ. Plus de créneaux de consultations chez les médecins généralistes grâce aux assistants médicaux

Alors que 180 000 personnes n’ont pas de médecin traitant en Seine-Maritime, la sécurité sociale mise sur les assistants médicaux, un nouveau métier qui décharge les praticiens de tâches administratives et même plus.

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Avant l’arrivée de son assistante médicale en décembre 2023, le docteur Yoann Seigneur recevait quatre patients par heure. "J’ai réalisé que je mettais un certain temps ne serait-ce qu’à passer la carte vitale, à valider le paiement du patient et que c’était du temps médical perdu", explique le médecin.

En six mois, le généraliste a réussi à augmenter le nombre de patients traités en une heure puisqu’aujourd’hui, il en reçoit cinq. Accueillir plus de patients chaque jour, oui, perdre en qualité de prise en charge, non. "Tout le monde y gagne, les patients parce que j’en accueille de nouveaux, l’assistante gagne parce que de manière logique elle est mieux rémunérée et puis nous on y gagne en confort de consultation", résume le docteur Seigneur.

Formation d’assistante médicale en 6 à 8 mois

Actuellement, les fonctions de Sabrina Leblond, secrétaire médicale en cours de reconversion, sont principalement administratives. "Elle me décharge sur mes missions de facturation, de comptabilité et dans tout ce qui va être les relations avec les autres professionnels de santé comme récupérer des comptes-rendus ou prendre des rendez-vous pour les patients", développe le médecin.

Je suis un peu plus fière de mon métier !

Sabrina Leblond, assistante médicale

Après 279 heures de formation pendant 6 à 8 mois, Sabrina aura en charge de nouvelles missions en lien avec les consultations. Au programme, le contrôle de la situation vaccinale des patients, l’application des protocoles de stérilisation, de désinfection et de gestion des déchets ou encore la mesure des paramètres vitaux et physiologiques des patients.

"J’aime bien aider les gens, c’est une valorisation, je suis un peu plus fière de mon métier", confie la nouvelle assistante médicale. "Je me sens plus impliquée au niveau du cabinet, on est un peu plus soudés entre nous qu’avant", souligne-t-elle.

Pour le médecin, il n’y a ni inquiétude, ni appréhension à l’idée de déléguer certaines tâches. "Prendre la tension artérielle, ça se fait par des infirmiers et des infirmières aux urgences depuis toujours, ce n’est pas un acte médical à proprement parler donc s’il peut être délégué, c'est un gain de temps de consultation médicale", appuie le docteur Seigneur. Une salle de préconsultation doit même être aménagée dans le cabinet situé à Sotteville-lès-Rouen.

Jusqu’à 38 000 € d’aide à l’embauche

Le médecin généraliste a bénéficié d’un dispositif d’aide à l’embauche s’élevant à 36 000€ pour la première année de contrat. "On n’aurait certainement pas pris de personnel sur place si on n’avait pas eu ce dispositif", témoigne Yoann Seigneur, "on aurait pris un secretariat téléphonique distant en complément de notre dispositif de prise de rendez-vous en ligne", souligne-t-il.

Une aide dégressive qui commence à 38 000€ pour la première année d’embauche, mais pérenne, à condition de remplir des objectifs de maintien ou d’augmentation de la patientèle selon les situations.

Une nouvelle convention médicale a été signé le 4 juin 2024 pour assouplir le dispositif. De son côté, le docteur Seigneur ambitionne de suivre encore deux cents nouveaux patients supplémentaires d’ici deux ans.

Près de cinq ans après sa mise en place, le dispositif d’aide à l’emploi d’un assistant médical a permis l’embauche de 6000 assistants en France, dont 46 en Seine-Maritime.

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Près de cinq ans après sa mise en place, le dispositif d’aide à l’emploi d’un assistant médical a permis l’embauche de 6000 assistants dont 46 en Seine-Maritime. Objectif, améliorer l’accès aux soins et les conditions d’exercice des soignants. Rencontre avec un médecin et son assistante dans un cabinet médical à Sotteville-lès-Rouen. ©France 3 Normandie

80 patients suivis en plus en 6 mois

En six mois, le docteur Seigneur a déjà pu augmenter sa patientèle, de 855 à 935 personnes, pour le plus grand soulagement des nouveaux pris en charge. Martine Vernier, nouvelle patiente depuis deux mois, a cherché un médecin traitant pendant un an. "J’avais trouvé un médecin mais à Grand-Couronne, ce qui fait que si on est en impossibilité de conduire, c’est très difficile", révèle la Sottevillaise.

Aujourd’hui, en Seine-Maritime, 180 000 personnes n’ont pas de médecin traitant. En cas de difficulté pour obtenir un rendez-vous médical lorsque l’urgence n’est pas vitale, le numéro 116 117 est accessible pour consulter au plus près de son domicile. En cas d’urgence vitale ou de doute sur la gravité de la situation, composer le 15.

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